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Lettre n°57

 

 1932, Jérusalem

 

 

A l’étudiant célèbre et pieux... que sa bougie brûle.

 

J’ai reçu ta lettre, et au lieu d’être désolé de ce qui ne manque pas, tu devrais te préoccuper de ce qui manque. C’est la règle: Tout ce qui dépend du Créateur existe en grande abondance, mais les récipients de réception ne peuvent être impressionnés que par les inférieurs, puisque c’est leur effort dans la Kedousha et la pureté qu’Il veut et qu’Il attend. Il se soucie de cela, comment faire plus d’efforts. Celui qui ajoute à cela et s’inquiète inutilement ne fait que soustraire. Non seulement c’est inutile, mais c’est aussi néfaste.

 

En ce qui concerne la question de l’ami que tu poses, je n’ai pas d’objection pour le moment, et « Quiconque est prudent agit en connaissance de cause. » En ce qui concerne les autres questions auxquelles tu souhaites obtenir des réponses, j’en donnerai une pour toutes.

 

Il n’y a pas de situation plus heureuse au monde pour l’homme que lorsqu’il est désespéré de ses propres forces. Autrement dit, il a déjà fait des efforts et tout ce qu’il pouvait imaginer, mais n’a pas trouvé de remède. C’est alors qu’il mérite de prier de tout son cœur pour recevoir Son aide parce qu’il sait avec certitude que son propre travail ne l’aidera pas.

 

Tant qu’il sentira qu’il a une force de travail, sa prière ne sera pas parfaite parce que le mauvais penchant le devance et lui dit: « D’abord, tu dois faire ce que tu peux, et ensuite tu seras digne du Créateur. »

 

Il a été dit: « Le Seigneur est haut et Il verra celui qui est humble. » Après qu’une personne a travaillé dans toutes sortes de travaux, et se désespère, elle arrive à la véritable bassesse, sachant qu’elle est la plus basse de tous les êtres humains, et qu’il n’y a rien de bon dans son corps. À ce moment-là, sa prière est parfaite et elle est exaucée par Sa main généreuse.

 

Le verset dit à ce sujet : « Les enfants d’Israël gémissaient à cause du travail... et leur appel est monté. » C’est parce qu’à ce moment-là, tout Israël avait atteint le désespoir « à cause du travail. » C’est comme celui qui pompe dans un seau percé. Il pompe toute la journée mais n’a pas une goutte d’eau pour étancher sa soif. Il en était de même pour les enfants d’Israël en Égypte : tout ce qu’ils bâtissaient était aussitôt englouti dans le sol, comme nos sages l’ont dit.

 

De même, celui qui n’a pas été récompensé de Son amour, tout ce qu’il a fait dans son travail de purification de l’âme la veille se retrouve entièrement brûlé le lendemain. Et chaque jour et chaque instant, il doit recommencer comme s’il n’avait rien fait de sa journée.

 

Alors, « Les enfants d’Israël gémissaient à cause du travail », car ils ont vu qu’ils ne seraient jamais capables de produire quoi que ce soit par leur propre travail. C’est pourquoi leur gémissement et leur prière étaient entiers, comme ils devraient l’être, et c’est pourquoi « leur appel est monté », puisque le Créateur entend la prière, et n’attend qu’une prière entière.

 

Il s’avère de ce qui précède que tout, petit ou grand, n’est obtenu que par la prière. Tous nos efforts et notre travail que nous devons faire ne font que révéler la faiblesse de nos forces et notre bassesse - que nous ne sommes capables de rien par nous-mêmes - pour que nous puissions alors déverser devant Lui une prière entière.

 

Nous pourrions nous demander : « S’il en est ainsi, je décide à l’avance que je ne mérite rien, et pourquoi faire tout le travail et l’effort? » Cependant, c’est une loi naturelle « c’est en forgeant qu’on devient forgeron », et avant qu’une personne n’essaie de faire effectivement tout ce qu’elle peut, elle est totalement incapable d’arriver à la vraie bassesse, dans sa vraie mesure, comme nous l’avons mentionné ci-dessus.

 

C’est pourquoi nous devons travailler beaucoup dans la Kedousha [sainteté] et la pureté, comme il est écrit, « Tout ce que ta main trouve la force de faire, fais-le », et comprend ceci parce que c’est vrai et profond.

 

Je ne t’ai pas révélé cette vérité pour que tu baisses les bras ou que tu désespères, Dieu nous en préserve, de la miséricorde. Et même si tu ne vois rien, c’est parce même quand la mesure du travail est terminée, c’est le temps de la prière. Mais jusque-là, crois en nos sages: « Je n’ai pas fait d’effort et j’ai trouvé, n’y crois pas. »

 

Quand la mesure sera complète, ta prière sera entière, et le Créateur t’exaucera généreusement, comme nos sages nous l’ont dit: « J’ai fait des efforts et j’ai trouvé, crois-le », car l’homme est incapable de prier avant cela, et le Créateur entend une prière.

 

Yéhouda Leib



 

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