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Rabash - le travail dans le groupe

Quelle observance de la Torah et des commandements purifie le cœur ?

Article n°8, 1984

Question : Est-ce que le fait d’observer la Torah et les commandements en vue de recevoir une récompense purifie aussi le cœur ? Nos sages ont dit : « J’ai créé le mauvais penchant ; J’ai créé la Torah comme une épice. » Cela veut dire qu’elle purifie le cœur. Mais en est-il ainsi quand c’est précisément en vue de ne pas recevoir de récompense, ou purifie-t-elle aussi le cœur quand l’homme fait afin de recevoir une récompense ?

Réponse : Dans l’« Introduction au Livre du Zohar » (point 44), il est écrit : « Quand l’homme commence à s’engager dans la Torah et les commandements, même sans intention, c’est-à-dire sans amour ni crainte, comme il sied de servir le roi, même Lo Lishma (pas en Son nom), le point dans son cœur commence à grandir et montre son activité. Il en est ainsi parce que les commandements ne requièrent pas d’intention et même les actions sans intention peuvent purifier le désir de recevoir de l’homme, mais à son premier degré, appelé « minéral ». Selon la mesure où l’homme purifie la partie minérale du désir de recevoir, il construit graduellement les 613 organes du point dans le cœur, qui est le minéral [Domem] de Néfesh de Kedousha ». Ainsi, nous voyons que l’observance de la Torah et des commandements, même Lo Lishma, purifie le cœur.

Question : Le chemin de l’observance de la Torah et des commandements afin de ne pas être récompensé n’est-il que pour quelques élus ? Ou bien est-ce que quiconque peut marcher sur ce chemin de l’observance de tout, et ce sans être récompensé, sinon de la Dvékout au Créateur ?

Réponse : Même si le désir de recevoir pour soi est seul à avoir émergé de la Pensée de la Création, une correction a été donnée pour que les âmes le corrigent afin de donner sans réserve, c’est-à-dire qu’en observant la Torah et les commandements, nous transformerons notre désir de recevoir pour qu’il soit en vue de donner. Cela est donné à tout le monde sans exception, car ce remède a été donné à tout le monde, et pas uniquement à quelques élus.

Mais puisque cela est une question de choix, certains avancent plus rapidement et d’autres plus lentement. Mais comme il est écrit dans l’ « Introduction au Livre du Zohar » (points 13 et 14), « à la fin chacun atteindra la perfection absolue », comme il est écrit : « Le repoussé n’est pas banni de Lui. »

Qui plus est, lorsqu’il commence à apprendre à observer la Torah et les commandements, l’homme commence Lo Lishma. Il en est ainsi parce que l’homme est créé avec un désir de recevoir ; de ce fait, il ne comprend rien si cela ne lui procure pas un avantage, et il ne voudra jamais commencer à observer la Torah et les commandements.

C’est comme Maïmonide l’a écrit (Hikhlot Téshouva, chapitre 10) : «  Les sages ont dit : “l’homme devrait toujours s’engager dans la Torah, même Lo Lishma, car de Lo Lishma l’homme arrive à Lishma.” De ce fait, lorsqu’on enseigne aux femmes, aux enfants et au peuple, il leur est enseigné uniquement de servir avec peur et pour recevoir une récompense, jusqu’à ce qu’ils acquièrent des connaissances et beaucoup de sagesse, ce secret leur est révélé petit à petit. Ils s’y sont habitués calmement jusqu’à ce qu’ils L’atteignent et Le servent avec amour. » Ainsi, nous voyons d’après les mots de Maïmonide que chacun devrait atteindre Lishma, mais la différence est le temps.

Question : Si un homme voit et sent qu’il marche sur le chemin qui mène à Lishma, devrait-il essayer d’influencer les autres afin qu’ils suivent aussi le bon chemin ou pas ?

Réponse : C’est une question générale. C’est comme une personne religieuse qui regarde une personne laïque. Si elle sait qu’elle peut la ramener vers le bien, alors elle doit le faire à cause du commandement « Tu devras reprendre ton prochain. » De même, dans ce cas, elle devrait dire à son ami qu’il existe un meilleur chemin à emprunter, si son intention est uniquement le commandement. Mais souvent, quand une personne fait la morale à une autre, c’est uniquement pour la dominer, et non en raison du commandement « tu devras reprendre ton prochain ».

Il s’avère, comme nous l’avons vu ci-dessus, que chacun veut que les autres aillent sur le chemin de vérité, ce qui a engendré des disputes entre les religieux et les laïcs, entre les Lithuaniens et les Hassidim, et entre les Hassidim eux-mêmes. Il en est ainsi, parce que tout le monde pense qu’il a raison, et chacun essaie de persuader l’autre de marcher sur le droit chemin.

 

Donne-toi un Rav et achète-toi un ami - 1

Article n°1, 1985

Dans la Mishna (Traité des pères 1) Yéoshoua ben Perachia dit : « Donne-toi1 un Rav [professeur/maître], achète-toi un ami et juge chaque individu favorablement. "Nous voyons qu’il y a trois choses ici: 1) Se donner un rav; 2) S’acheter un ami 3) juger chaque homme favorablement.

Il s’avère que chaque homme, en plus de se procurer un rav, doit faire une chose de plus vis-à-vis du collectif. En d’autres mots, s’engager dans l’amour des amis n’est pas assez, mais il devrait prendre en compte chaque individu et le juger favorablement.

Nous devons comprendre la différence de choix de mots entre « se donner », « acheter » et « favorablement ». Le fait de donner  est une chose pratique. Cela veut dire que l’esprit n’est pas impliqué, seulement des actions. En d’autres termes, même si l’homme n’est pas d’accord avec la chose qu’il souhaite faire, mais que même son intelligence lui fait comprendre que ça ne vaut pas la peine de faire une action, ceci est appelé faire, c’est-à-dire la force seule sans l’intelligence, puisque c’est contre sa raison.

En conséquence, nous devons interpréter par rapport au travail, que le fait que l’homme doive assumer le royaume des cieux est appelé « un acte ». C’est comme mettre le joug sur le bœuf afin qu’il laboure le sol. Même si le bœuf ne veut pas de ce travail, nous le forçons néanmoins.

De même, avec le royaume des cieux, nous devons aussi nous forcer et nous asservir parce qu’il s’agit platement du commandement du Créateur. Il en est ainsi parce que l’homme doit accepter le royaume des cieux, non parce que le corps sent qu’il en tirera un profit, mais afin de procurer du contentement au Créateur.

Mais comment le corps peut-il être d’accord ? C’est pourquoi, le travail doit être au-dessus de la raison. Ceci est appelé « donne-toi un rav », puisque là devrait se trouver le royaume des cieux, parce qu’Il est grand et gouverne tout.

Il est écrit dans le Zohar (Introduction au livre du Zohar) : « La crainte la plus importante est que l’homme craigne Son maître parce qu’Il est grand et gouverne tout, l’essence et la racine de tous les mondes, et tous sont sans importance. Ainsi, l’homme devrait craindre le Créateur parce qu’Il est grand et qu’Il gouverne tout. Il est grand parce qu’Il est la racine d’où tous les mondes s’étendent et Sa grandeur est vue par Ses actions. Et Il gouverne tout parce que tous les mondes qu’Il a créés, le supérieur comme l’inférieur, sont considérés comme rien par rapport à Lui car ils n’ajoutent rien à Son essence. »

Ainsi, l’ordre du travail est pour l’homme de commencer par « Donne-toi un rav » et prendre sur lui le fardeau du royaume des cieux au-delà de la logique et au-delà de la raison. Ceci est appelé « faire », c’est-à-dire seulement l’action, malgré le désaccord du corps. Ensuite, « Achète-toi un ami ». Acheter, c’est juste quand un individu souhaite acheter quelque chose, et doit renoncer à quelque chose qu’il a déjà acquis. Il donne ce qu’il a depuis quelques temps et, en retour, achète un nouvel objet.

C’est pareil pour servir le Créateur. Pour qu’un homme arrive à la Dvékout [adhésion] au Créateur, qui est l’équivalence de forme, comme dans « comme Il est miséricordieux, sois aussi miséricordieux », il doit renoncer à beaucoup de choses qu’il a afin d’acheter la connexion au Créateur. C’est le sens de « Achète-toi un ami ».

Avant qu’un individu se procure un rav, c’est-à-dire le royaume des cieux, comment peut-il s’acheter un ami, c’est-à-dire s’unir au rav? Après tout, il n’a pas encore de rav. Ce n’est qu’après s’être procuré un rav qu’il peut demander au corps de faire des concessions afin d’acheter la connexion qui est de donner du contentement au Créateur.

De plus, nous devons comprendre qu’il a la force d’observer « achète-toi un ami » en fonction de son appréciation de la grandeur du rav. Il en est ainsi parce que d’après l’importance du rav qu’il ressent, il est prêt à faire des concessions afin de s’y connecter, puisqu’alors il comprend qu’être récompensé de la Dvékout [adhésion] au Créateur vaut tout effort.

Il s’avère que si l’homme voit qu’il ne peut pas vaincre son corps parce qu’il pense qu’il n’est pas assez fort, c’est-à-dire qu’il est né avec une faible personnalité, ce n’est pas vrai. La raison est qu’il ne ressent pas la grandeur du rav. En d’autres termes, il n’a pas encore l’importance du royaume des cieux, ainsi il n’a pas la force pour vaincre quelque chose qui n’est pas très important. Par contre, pour une chose importante, le corps entier peut faire des concessions pour les choses qu’il aime et recevoir ce dont il a besoin.

Par exemple, si un homme est très fatigué et va se coucher disons à 23 heures, s’il se réveille à 3 heures du matin, bien sûr qu’il dira ne pas avoir de force pour se lever et étudier parce qu’il est vraiment très fatigué. Et si, de plus, il se sent un peu faible ou bien s’il a un peu de fièvre, le corps n’aura certainement pas la force pour se lever à l’heure habituelle.

Mais si un homme est très fatigué, qu’il se sent malade, et va se coucher à minuit, mais qu’à une heure du matin on le réveille et on lui dit : « Il y a le feu dehors, il va bientôt se propager dans ta chambre. Vite lève-toi et tu seras sauvé pour l’effort que tu fais », il ne se donnera pas d’excuses telle qu’il n’a pas la force, qu’il est stupide ou un peu malade. Mais, même s’il est vraiment malade, il fera tout pour sauver sa vie. C’est certainement parce qu’il va obtenir une chose importante, le corps a donc la force de faire ce qu’il peut pour avoir ce qu’il veut.

C’est pourquoi, si l’homme travaille à « donne-toi un rav » et crois que c’est « Car ils sont nos vies et la durée de nos jours », dans la mesure où il ressent que c’est sa vie, le corps a déjà suffisamment de force pour vaincre tous les obstacles, comme mentionné dans l’histoire ci-dessus. Pour cette raison, dans tous les travaux de l’homme, dans l’étude ou dans la prière, il devrait concentrer tout son travail pour acquérir la grandeur et l’importance du rav. Il convient de beaucoup travailler et prier, uniquement sur ce sujet.

Dans les mots du Zohar cela s’appelle « Relever la Shekhina de la poussière » ce qui veut dire élever le royaume des cieux, qui est rabaissé jusque dans la poussière. En d’autres termes, une chose importante n’est pas par terre, mais une chose sans importance est jetée au sol. Et puisque le royaume des cieux, appelé « Shekhina », est « rabaissé dans les profondeurs », il est dit dans tous les livres qu’avant chaque action spirituelle, de prier pour « Relever la Shekhina de la poussière », c’est-à-dire prier pour que le royaume des cieux soit important et faire des efforts à cette fin, pour que son importance soit magnifiée.

Maintenant nous pouvons comprendre ce que nous disons dans la prière de Rosh Hashana « Donne la gloire du Seigneur à Ton peuple ». A priori, il est difficile de comprendre cela. Comment se fait-il qu’il soit autorisé de prier pour la gloire? Nos sages ont dit : « Sois très, très humble » ainsi comment pouvons-nous demander du Créateur qu’Il nous donne la gloire?

Nous devons interpréter que nous prions pour que le Créateur donne « la gloire de Dieu à Ton peuple » car nous n’avons aucun respect pour le Créateur, mais « La cité de Dieu est abaissée dans les profondeurs », appelée « La Shekhina dans la poussière. »

De plus, nous ne considérons pas comme vraiment important « donne-toi un rav ». De ce fait, à Rosh Hashana, le moment où nous acceptons le royaume des cieux, nous demandons au Créateur de donner « la gloire de Dieu à Ton peuple », pour que le peuple d’Israël sente la gloire du Créateur. Et ensuite nous serons capables d’observer la Torah et les Mitsvot en entier.

C’est pourquoi, nous disons « Donne la gloire de Dieu à Ton peuple » ; c’est-à-dire qu’Il donne la gloire de Dieu au peuple d’Israël. Cela ne veut pas dire qu’Il donne la gloire d’Israël au peuple d’Israël, mais que le Créateur donne la gloire de Dieu au peuple d’Israël, parce que c’est tout ce qu’il nous manque pour sentir Son importance et Sa grandeur, la Dvékout au Créateur. Si nous avons cette importance, alors chacun sera capable de faire des efforts et il n’y aura aucun homme au monde qui pourra dire qu’il n’a pas la force de sauver sa vie et qu’il veut donc rester un animal, s’il sent que la vie est une chose très importante, parce qu’il peut en profiter.

Mais si une personne ne sent pas que la vie a un sens, beaucoup de gens choisissent la mort. Il en est ainsi parce qu’aucun homme ne peut ressentir la souffrance dans sa vie parce que c’est contre le but de la création, puisque le but de la création était de faire du bien à Ses créations, c’est-à-dire qu’elles puissent profiter de la vie. De ce fait, quand l’homme voit qu’il ne peut pas être heureux maintenant, ni plus tard, il se suicide parce qu’il n’a pas de but dans sa vie.

Il s'avère que tout ce dont nous manquons est « donne-toi un rav » pour sentir la grandeur du Créateur. Ensuite, chacun sera capable d’arriver au but qui est d’adhérer à Lui.

Et nous devons aussi interpréter les mots de Rabbi Yéhoshoua Ben Pérachia – qui a dit trois choses: 1) Donne-toi un rav; 2) Achète-toi un ami; 3) Juge chaque personne favorablement – à propos de l’amour des amis.

La logique indique que les amis se réfèrent à deux personnes du même niveau en terme de compétences et de qualités, puisqu’alors elles auraient un langage commun et s’uniraient pour ne faire plus qu’un. Et ensuite « Aide ton prochain », comme deux individus qui font un partenariat et chacun investit autant d’énergie, de ressources et de travail. Ensuite les profits sont répartis à égalité entre eux.

Cependant si l’un est supérieur à l’autre, c’est-à-dire qu’il investit plus d’argent ou plus de compétence ou plus d’énergie, la répartition des profits est aussi inégale. Ceci est appelé « un partenariat à un tiers » ou « un partenariat à un quart ». Il s’avère que ce n’est pas considéré comme un vrai partenariat, parce que l’un a un statut plus élevé que l’autre.

Il en résulte qu’une vraie amitié – quand chacun paye ce qu’il faut pour acheter son ami – est précisément quand les deux ont un statut égal, et ensuite ils paient tous les deux de manière égale. C’est comme dans les affaires terrestres, où tous les deux donnent tout à égalité, sinon il ne peut y avoir un vrai partenariat. Par conséquent, « Achète-toi un ami », car il ne peut y avoir une connexion – quand chacun achète son ami – que quand ils sont égaux.

Mais d’autre part il est impossible d’apprendre d’un autre si on ne voit pas son ami comme plus grand que soi. Mais si l’autre est plus grand que lui, il ne peut pas être son ami mais son rav [professeur], alors que lui sera considéré comme un étudiant. A ce moment, il peut acquérir des connaissances et des vertus de lui.

C’est pour cela qu’il est dit : « Donne-toi un rav et achète-toi un ami ». Les deux doivent exister. En d’autres termes, chacun devrait considérer l’autre comme un ami, et ensuite il y a de la place pour acheter. Cela veut dire que chacun doit payer par des concessions à l’autre, comme un père renonce à son repos et travaille pour son fils, et dépense de l’argent pour son fils, et tout est par amour.

Cependant, ici, il s’agit d’un amour naturel. Le Créateur a donné l’amour naturel pour élever les enfants afin que le monde persiste. Si, par exemple, le père élevait les enfants parce que c’est un ordre, ses enfants auraient à manger, des vêtements et d’autres choses qui sont nécessaires, par obligation d’exécuter tous les ordres. A certains moments, il respecterait les commandements et à d’autres moments, il ne ferait que le strict minimum, et ses enfants pourraient mourir de faim.

C’est pourquoi le Créateur a donné aux parents l’amour naturel pour leurs enfants, afin que le monde existe. Il n’en est pas ainsi avec l’amour des amis. Là, chacun doit faire de grands efforts par lui-même pour broder l’amour des amis dans son cœur.

C’est la même chose avec « Et achète-toi un ami ». Une fois qu’il comprend, du moins intellectuellement, qu’il a besoin d’aide et qu’il ne peut pas faire le saint travail, s’il comprend qu’il a besoin d’aide, en fonction de sa compréhension, il commence alors à acheter, à faire des concessions à ses amis.

Il en est ainsi parce qu’il comprend que le travail est essentiellement dans le don sans réserve au Créateur. Cependant, c’est contre sa nature parce que l’homme est né avec un désir de recevoir seulement dans son propre intérêt. De ce fait, il nous a été donné le remède grâce auquel nous allons de l’amour à des fins personnelles à l’amour des autres, et par cela nous pouvons arriver à l’amour du Créateur.

Ainsi, il peut trouver un ami à son niveau. Mais après, en faisant de son ami un rav, -- c’est-à-dire en sentiant que son ami est à un plus haut niveau que lui – c’est quelque chose qu’il ne peut pas voir, que son ami est comme un rav et qu’il est au niveau d’élève. Mais s’il ne regarde pas son ami en tant que rav, comment peut-il apprendre de lui? C’est appelé « donner », c’est-à-dire une action sans réflexion. En d’autres termes, il doit accepter, au-dessus de la raison, que son ami est plus grand que lui, et c’est appelé « donner », c’est-à-dire agir au-delà de la raison.

Dans l’article « Discours de conclusion du Zohar », il est écrit : «… Afin de satisfaire la première condition, chaque étudiant doit se sentir le plus petit d’entre tous les amis. Il sera alors capable de recevoir l’appréciation de la grandeur de chacun. »

Ainsi, il dit explicitement que chacun devrait se voir comme le plus petit des élèves. Comment quelqu’un peut-il se voir comme le plus petit ? Ici, il s’agit uniquement d’au-dessus de la raison. Cela est appelé « donne-toi un rav », c’est-à-dire que chacun d’entre eux est un rav pour lui et qu’il n’est qu’un étudiant.

Ceci est un grand travail, puisqu’il y a une règle que les défauts des autres sont toujours visibles, alors que ses propres défauts sont toujours cachés. Et il doit regarder les autres comme ayant de bonnes qualités, et que cela vaut la peine pour lui d’accepter ce qu’ils disent ou font, pour apprendre des actions des autres.

Mais le corps n’est pas d’accord avec cela, parce que lorsqu’il doit apprendre d’un autre, c’est-à-dire s’il apprécie l’autre, l’autre le pousse au travail, et le corps annule les points de vue et les actions de l’autre. Il en est ainsi, parce que le corps veut se reposer, et donc c’est mieux et c’est plus pratique d’annuler les points de vue et les actions de son ami, afin qu’il n’ait pas à faire d’effort.

C’est pourquoi c’est appelé « donne-toi un rav ». Cela signifie que pour qu’un ami soit ton rav, tu dois te le procurer. En d’autres termes, ce n’est pas par la raison, puisque la raison affirme autre chose et parfois montre le contraire, qu’il peut être le rav et l’autre son étudiant. C’est pourquoi c’est appelé « se donner », c’est-à-dire faire et non raisonner.

3) « Et juge chacun favorablement »

Après avoir dit « Achète-toi un ami », là persiste une question : « Qu’en est-il du reste des gens? » Par exemple, si un homme choisit quelques amis de sa congrégation et quitte les autres et ne se connecte pas à eux, la question est : « Comment doit-il les traiter? » Après tout, ils ne sont pas ses amis, et pourquoi ne les a-t-il pas choisis ? Nous devrions probablement dire qu’il n’a pas trouvé de vertus en eux qui vaillent la peine de s’unir à eux, autrement dit, il ne les apprécie pas.

Ainsi, comment doit-il traiter tous les gens de sa congrégation? Puis ceux qui ne sont pas de sa congrégation? Rabbi Yéhoshoua Ben Pérakhia dit à propos de cela : « Et juge chaque homme favorablement », c’est-à-dire que l’homme devrait juger tout le monde favorablement.

Cela veut dire que le fait qu’il ne trouve pas de vertu en eux n’est pas de leur faute. Mais, c’est lui qui n’a pas dans ses forces suffisamment de dispositions, pour voir les mérites du public. Pour cette raison, il voit selon les qualités de son âme. Cela est vrai selon ce qu’il atteint, mais pas selon la vérité. En d’autres termes, il existe une telle chose comme la vérité en elle-même, sans celui qui atteint.

Cela signifie, qu’il existe une vérité que chacun atteint selon son atteinte, c’est-à-dire que la vérité change selon celui qui atteint, c’est-à-dire qu’elle est sujette aux changements selon les changements des situations de celui qui atteint.

Mais la vérité telle quelle ne change pas dans son essence. C’est pourquoi chacun peut atteindre la même chose différemment. En conséquence, aux yeux du public, il se pourrait que tout le public soit parfait, mais il le voit différemment d’après sa propre qualité.

C’est pourquoi il dit : «  Et juge chaque personne favorablement » c’est-à-dire qu’il devrait juger tout le public, à part ses amis, favorablement, qu’ils sont tous innocents et ne se plaindre en aucun cas de leur comportement. Mais d’après lui, il ne peut rien apprendre d’eux, parce qu’il n’a aucune équivalence de forme avec eux.

 

1 En hébreu le verbe faire est employé

 

Donne-toi un rav et achète-toi un ami - 2

Article n°8, 1985

A propos de ce qui a été dit dans l’article n°1, nous devrions y apporter quelques précisions.

Nous devrions distinguer entre 1) l’homme et le Créateur ; 2) l’homme et son ami et ; 3) un homme et le reste des gens, qui ne sont pas ses amis, même si nous disons « Tout Israël sont amis ».

Nous voyons parfois les mots « donne-toi un rav [professeur/maître/grand] et achète-toi un ami », que tel est le chemin de la correction, et ailleurs, les mots « Et juge chaque homme favorablement » (Pères, Chapitre 1). Nous devrions comprendre ce que signifie « donner », « acheter » et « juger favorablement ».

Nous devons interpréter « donner » [en hébreu le verbe faire est utilisé] comme venant pour exclure la raison. Il en est ainsi parce que lorsque l’intelligence ne peut comprendre si quelque chose vaut la peine d’être fait ou non, comment peut-elle décider ce qui est bon pour elle ? Ou vice versa si l’intelligence les considère comme égales, qui déterminera pour un homme ce qu’il devrait faire? Mais avec une action, il peut décider.

Nous devrions savoir qu’il y a deux chemins devant nous: travailler en vue de donner sans réserve ou travailler en vue de recevoir. Il y a des parties du corps de l’homme qui lui disent « Tu réussiras dans la vie si tu travailles en vue de donner sans réserve, et c’est précisément ainsi que tu profiteras de la vie. » C’est l’argument du bon penchant, comme nos sages ont dit : « Si tu fais ainsi, tu seras heureux dans ce monde et heureux dans le monde à venir. »

Et l’argument du mauvais penchant est l’inverse : c’est mieux et préférable de travailler en vue de recevoir. Alors seule la force appelée « action » qui est au-delà de la raison décide, et non l’intelligence ni les émotions. C’est pourquoi, le fait de faire est appelé « au-dessus de la raison » et « au-delà de l’entendement », et c’est la force appelée « la foi contre l’intelligence ».

« Acheter » est dans la raison. Normalement, les gens veulent voir ce qu’ils veulent acheter, ainsi le commerçant leur montre les marchandises et ils négocient si oui ou non cela vaut le prix demandé. S’ils ne pensent pas que c’est le cas, ils n’achètent pas. Ainsi, « acheter » est dans la raison.

Maintenant, nous allons expliquer la question du « rav » et celle de « l’ami ». Un ami est parfois appelé « groupe » quand les gens se rassemblent et souhaitent s’unir. Cela peut arriver par l’équivalence de forme, quand chacun se préoccupe d’aimer les autres. Par cela, ils s’unissent et ne font qu’un.

Ainsi, quand un groupe est établi pour ne plus faire qu’un, nous voyons que les gens qui envisagent de fonder un tel groupe recherchent en général ceux qui sont comme eux, qui ont les mêmes points de vue et attributs, ceux qu’ils peuvent voir comme plus ou moins égaux. Sinon, ils ne peuvent pas les accepter dans le groupe qu’ils veulent fonder. Et après, ils commencent le travail d’aimer les amis.

Mais si dès le début ils n’ont pas d’équivalence avec les buts du groupe, même avant d’y entrer, on ne peut pas s’attendre à ce qu’il advienne quoi que ce soit de cette union. Mais si avant d’entrer dans le groupe une égalité est plus ou moins apparente, nous pouvons alors dire qu’ils peuvent commencer à s’exercer dans l’amour des autres.

  1. Entre l’homme et le Créateur

Entre l’homme et le Créateur, l’ordre commence par « donne-toi un rav » et ensuite « Achète-toi un ami ». En d’autres termes, tout d’abord l’homme doit croire au-dessus de la raison que le Créateur est grand, comme écrit dans le Zohar (point 191 du commentaire du Soulam) : « La crainte la plus importante est que l’homme craigne son Maître parce qu’Il est grand et qu’Il gouverne.»

Dans la mesure où l’homme croit en la grandeur du Créateur, qui est appelé « Grand » [rav en hébreu], il a la force d’« acheter », c’est-à-dire d’acheter en renonçant à l’amour propre afin d’arriver à l’équivalence de forme, qui est appelée Dvékout [adhésion] au Créateur. Et ceci est appelé un Haver [ami]: celui qui est en Hibour [lien/connexion] au Créateur [Haver et Hibour s’écrivent avec les mêmes lettres en hébreu].

C’est comme quand nous achetons des choses matérielles, nous devons renoncer à de l’argent, à l’honneur, ou simplement faire un effort pour l’obtenir. De même, quand un homme souhaite acheter une connexion au Créateur, il doit renoncer à son amour propre, sinon il ne pourra pas arriver à l’équivalence de forme.

Quand l’homme voit qu’il n’est pas capable de faire des concessions pour acheter l’équivalence de forme, ce n’est pas parce qu’il est né avec une faible personnalité et que c’est la raison pour laquelle il ne peut pas vaincre son amour propre. Mais l’erreur est dans « donne-toi un rav », c’est-à-dire qu’il ne travaille pas sur la question de la foi, puisque d’après l’importance de sa foi en la grandeur du Créateur, il aura de la force pour faire des concessions.

Qui plus est, l’homme doit savoir que s’il souhaite mesurer son degré de foi, il peut le voir dans le nombre de concessions qu’il peut faire dans son amour propre, et ensuite il connaîtra son degré dans le travail de la foi au-dessus de la raison. Cela s’applique entre l’homme et le Créateur.

  1. Entre un homme et son ami

Entre un homme et son ami nous devons tout d’abord dire « Achète-toi un ami », et ensuite « donne-toi un rav ». Il en est ainsi parce que lorsqu’un individu recherche des amis, il devrait tout d’abord réfléchir afin de voir si cela vaut la peine de s’unir avec. Après tout, nous voyons qu’une prière spéciale a été établie par rapport à un ami, que nous disons après les bénédictions dans la prière « Que ta volonté » : « Eloigne-nous d’un mauvais homme et d’un mauvais ami. » 

Il en résulte qu’un homme doit vérifier l’ami, de toutes les manières possibles, avant qu’il ne l’accepte en tant que tel. A ce moment, il utilise précisément sa raison. C’est pourquoi il n’a pas été dit « donne-toi un ami », puisque « donner » suggère au-dessus de la raison. Par conséquent, pour tout ce qui concerne l’homme et son ami, il doit aller avec sa raison et vérifier autant qu’il le peut si son ami convient, comme nous prions chaque jour : « Eloigne-nous d’un mauvais homme et d’un mauvais ami. »

Et quand il voit qu’il a tout intérêt à se connecter à lui, il doit alors payer afin de se lier à lui, c’est-à-dire faire des concessions à son amour propre et recevoir en retour la force d’aimer autrui. Et ensuite, il peut s’attendre à être aussi récompensé de l’amour du Créateur. Après s’être déjà uni à un groupe de gens qui souhaitent arriver au degré de l’amour du Créateur, il veut prendre d’eux la force pour travailler afin de donner sans réserve et d’être impressionné par leur paroles quant à la nécessité d’arriver à l’amour du Créateur, il doit alors considérer chaque ami dans le groupe comme étant plus grand que lui.

Il est écrit dans l’article « Discours de conclusion du Zohar » que l’homme n’est impressionné par le groupe, et n’en prend ses valeurs, que s’il considère le groupe comme lui étant supérieur. « C’est pourquoi chacun doit se sentir le plus petit de tous, car un grand ne peut recevoir d’un plus petit, et encore moins être impressionné par ses mots. Seul le petit est impressionné par l’appréciation du grand. »

Il s’avère qu’à la deuxième étape, quand tout le monde doit apprendre des autres, il y a la question de « donne-toi un rav ». Il en est ainsi, car pour être capable de dire que son ami est plus grand que lui, il doit utiliser « donne », qui est de faire sans raison, puisque c’est seulement au-dessus de la raison qu’il peut dire que son ami est à un degré supérieur à lui.

De ce fait, entre un homme et son ami, l’ordre est de d’abord commencer en appliquant « Achète-toi un ami » et ensuite « donne-toi un rav ».

  1. Entre un homme et toute autre personne

La Mishna nous dit : « Donne-toi un rav, achète-toi un ami et juge chaque homme favorablement. » (Avot, Chapitre 1)

Nous avons expliqué qu’entre un homme et son ami, l’ordre est d’abord que vous alliez et achetiez un ami – et nous avons expliqué qu’acheter est dans la raison – et ensuite vous deviez vous engager dans « Donne-toi un rav ». Et entre l’homme et le Créateur, l’ordre est de d’abord « donne- toi un rav » et ensuite « Achète-toi un ami ».

A présent, nous devons comprendre le sens de ce qui est dit pour chaque individu « et juge favorablement »: est-ce « acheter » ou « se donner »? Selon ce qui précède, nous devons interpréter le sens de « Et juge chaque homme favorablement » comme « se donner » et non « acheter ».

Par exemple, supposons qu’il y ait beaucoup de gens dans la congrégation, et un petit groupe en son sein décide qu’il veut s’unir à un groupe qui s’engage dans l’amour des amis. Et disons, par exemple, qu’il y ait cent hommes, et dix d’entre eux décident de s’unir. Nous devons voir pourquoi précisément ces dix individus ont choisi de s’unir entre eux, et non pas aux autres de la congrégation. Est-ce parce qu’ils se trouvent plus vertueux que le reste des gens de la congrégation, ou parce qu’ils sont pires que les autres et sentent qu’ils doivent faire quelque chose pour s’élever sur l’échelle de la Torah et de la crainte?

D’après ce qui précède, nous pouvons interpréter que la raison pour laquelle ces hommes sont tombés d’accord pour s’unir dans un groupe qui s’engage dans l’amour des amis, c’est que chacun d’entre eux sent qu’il a un désir qui peut unir tous leurs points de vue, afin de recevoir la force d’aimer autrui. Il y a une fameuse maxime de nos sages : « Comme leurs visages ne se ressemblent pas, il en est de même pour leurs points de vue ».

Ainsi, ceux qui se sont mis d’accord pour s’unir dans un groupe ont compris qu’ils ne sont pas trop éloignés en pensée, dans le sens où ils comprennent la nécessité de travailler pour aimer autrui. De ce fait, chacun d’entre eux sera capable de faire des concessions aux autres, et ils pourront s’unir autour de cela. Mais le reste des gens n’a pas la compréhension de la nécessité du travail d’aimer les autres; de ce fait, il ne peut se connecter à eux.

Il s’avère donc que lorsque chacun s’engage dans l’union de l’amour des amis, chacun peut examiner l’autre, son intelligence et ses qualités, pour voir s’il est qualifié ou mérite de se joindre au groupe auquel ces gens ont décidé de faire partie. C’est comme lorsque nous prions chaque jour « éloigne-nous d’un mauvais homme et d’un mauvais ami », dans la raison.

Il s’avère qu’il se vante par rapport au reste des gens de la congrégation. Comment est-ce possible? Après tout, c’est contre une loi explicite qui dit : « Rabbi Levitas, l’homme de Yavné disait : ‘Sois très, très humble’ ». (Avot, chapitre 4). 

Rabbi Yéhoshoua Ben Pérachia dit à ce propos : « Juge chaque homme favorablement » (Avot, chapitre 1) ce qui veut dire que pour le reste des gens, il doit aller au-dessus de la raison, ce qui est appelé « donner », c’est-à-dire faire et ne pas réfléchir. Sa logique lui montre qu’ils ne sont pas aussi compétents que les gens avec lesquels il s’est associé, et c’est ce que chacun se dit. Ainsi, chacun se vante aux yeux de tous. La solution est de dire : « Et juge chaque homme favorablement. »

Cela veut dire qu’en ce qui concerne chaque homme, c’est-à-dire en ce qui concerne le reste des gens de la congrégation, il doit les juger favorablement et dire qu’ils sont vraiment des personnes plus importantes que lui, et que c’est sa faute s’il ne peut pas apprécier leur grandeur ni leur importance, qui est appelé par nos sages « chaque homme ». De ce fait, dans la raison, il ne voit pas leur grandeur, et nous avons dit qu’entre l’homme et son ami il devrait y avoir « acheter », mais ici il doit utiliser « donner » qui est au-dessus de la raison. Et ceci est appelé « Juge chaque personne favorablement ».

 

 

La nécessité de l’amour des amis

Article n°14, 1988

Il y a beaucoup de mérites à cela:

1) Le mérite de sortir de l’amour propre et d’aimer autrui. C’est comme Rabbi Akiva a dit « Tu aimeras ton prochain comme toi-même, c’est la grande loi de la Torah », puisque par cela il peut arriver à l’amour du Créateur.

Cependant, nous devons savoir qu’aimer autrui et travailler dans l’intérêt des autres ne sont pas le but de la création comme les laïcs le pensent. Le monde n’a pas été créé pour que quelqu’un rende service à un tiers ; le monde a été créé pour que chacun reçoive du plaisir pour lui-même. Travailler dans l’intérêt des autres est seulement la correction de la création et non le but de la création. La correction est que pour qu’il n’y ait plus la honte, il y a eu une correction du don sans réserve, qui est la seule façon pour les créatures de recevoir la totalité du délice et du plaisir pour elles-mêmes sans le sentiment de honte.

A cet égard, nous devrions interpréter ce que le Zohar a dit du verset « mais le péché est le désaveu des peuples, et tout le bien qu’ils font, ils le font pour eux-mêmes. » Nous pouvons interpréter « tout le bien », c’est-à-dire les bontés qu’ils font, comme se référant à leur intention, qui est appelée « pour eux », c’est-à-dire pour eux-mêmes. Cela veut dire que c’est selon leur propre compréhension et non pas ce qu’il nous a été donné d’observer « d’aimer son prochain comme soi-même » comme un commandement du Créateur, qui créa le monde avec l’intention de faire du bien à Ses créations. Les Mitsvot [commandements] nous ont été données que pour purifier les êtres humains, c’est par elles qu’ils parviendront à la Dvékout [adhésion] au Créateur, elles les aideront à recevoir le délice et le plaisir et ils resteront en Dvékout au Créateur.

2) Lorsque les amis s’unissent en un seul bloc, ils reçoivent la force d’apprécier le but de leur travail : parvenir à Lishma [en Son nom]. Aussi, la règle par laquelle ils ont été élevés est, comme Maïmonide l’a dit : « De ce fait, lorsqu’on enseigne aux femmes, aux enfants et au peuple, il leur est enseigné uniquement de servir avec peur et pour recevoir une récompense, jusqu’à ce qu’ils acquièrent des connaissances et beaucoup de sagesse, ce secret leur est révélé petit à petit. »

Et puisque nous devons attendre « jusqu’à ce qu’ils acquièrent beaucoup de sagesse » pour leur dire qu’ils doivent travailler Lishma, et vu qu’un grand nombre parmi les foules reste dans Lo Lishma [pas en Son nom], et puisque la minorité s’annule naturellement devant la majorité, quand les amis souhaitent emprunter le chemin qui mène à Lishma, pour éviter l’annulation devant le collectif, les amis s’unissent et chacun se dédie aux autres.

Leur intention est que par l’amour d’autrui, ils arriveront à l’amour du Créateur, qui est le but, comme il est écrit « Et tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme. » Il s’avère qu’en devenant un groupe, même si c’est un petit groupe, ils sont déjà considérés comme une majorité, et cette majorité n’est pas asservie à la majorité générale. Ainsi, ils peuvent s’engager dans l’amour des amis avec l’intention d’arriver à l’amour du Créateur.

Et même si le commandement d’aimer son prochain comme soi-même s’applique à tout Israël, tout Israël ne marche pas sur le chemin allant de l’amour d’autrui à l’amour du Créateur. De plus, il y a une règle que lorsque les gens s’unissent, ils acceptent le point de vue des autres, et la question de Lishma – l’intention essentielle de la Torah et des Mitsvot – n’est pas encore fixée dans le cœur de l’homme, c’est-à-dire que la principale intention est qu’en observant la Torah et les Mitsvot, ils peuvent arriver à Lishma. De ce fait, en s’unissant, les points de vue des autres affaiblissent leur perception de Lishma. Pour cette raison, il est mieux de servir et de s’unir à des individus qui comprennent que la question d’aimer son prochain comme soi-même est uniquement un moyen pour parvenir à l’amour du Créateur, et non à l’amour propre, mais que toute l’intention sera en faveur du Créateur. De ce fait, l’homme devrait être prudent et devrait savoir avec qui il s’unit.

C’est l’avantage de l’amour des amis dans un groupe spécial, où chacun à comme seul but d’arriver à l’amour du Créateur. Mais en s’unissant à des gens ordinaires, même si ces derniers s’engagent dans la Torah et les Mitsvot, ils n’empruntent pas le chemin pour arriver à donner sans réserve au Créateur, puisqu’ils ont été élevés afin de recevoir, appelé Lo Lishma. De ce fait, s’ils s’unissent à eux, ils accepteront leurs points de vue. Après, ils diront qu’il est préférable de ne pas emprunter le chemin pour arriver à Lishma puisque Lishma est plus difficile que Lo Lishma, et que Lishma est contre nature. Pour cette raison, l’homme devrait faire attention de ne pas s’unir à des gens qui n’ont pas acquis beaucoup de connaissance et qui ne savent pas encore que l’essentiel du travail du Créateur est de donner au Créateur et non à eux-mêmes.

Mais la question « d’aimer son prochain comme soi-même » s’applique à tout Israël. Pourtant, il nous a été donné de savoir à l’avance avec qui nous nous lions, et c’est parce qu’avant que l’homme ne soit récompensé de quitter l’amour propre, il sent toujours que c’est difficile. Il en est ainsi parce que le corps résiste, et s’il est dans un environnement, dans un groupe d’individus qui sont unis par une idée, qu’il considère comme son but et non le travail, alors son but ne faiblira pas.

Mais comme il n’est pas toujours avec ses amis, il lui est vraiment difficile de s’accrocher au but du don sans réserve. Il a besoin de la miséricorde du ciel pour ne pas que ses opinions s’affaiblissent, celles qu’il comprenait précédemment, qu’il était préférable de travailler et d’emprunter le chemin du travail du don sans réserve.

Et soudain, il reçoit des pensées qu’il est préférable de suivre la foule, de ne pas faire exception, alors que quand il était uni aux amis, il pensait différemment, comme il est dit plus haut: quand il n’est pas connecté au petit groupe, il se rend aux masses et accepte leur point de vue ; qu’il est suffisant de respecter la Torah et les commandements dans tous ses détails et précisions, et de viser à observer les commandements du Roi, qui nous a été ordonné par Moïse et les sages après lui. Cela nous suffit, car nous en recevrons une récompense et nous croyons nos sages qui nous ont dit : « Aie confiance en ton employeur qui te paiera pour ton travail. » Et pourquoi devrions-nous penser plus avant ? Comme ils le disent, « Si nous respectons cela, c’est suffisant. »

C’est comme Rabbi Hananiah fils d’Akashia dit : « Le Créateur voulait purifier Israël, c’est pourquoi Il leur donna beaucoup de Torah et les Mitsvot. » Cela veut dire que toute la Torah et les Mitsvot qui nous ont été données l’ont été afin que nous ayons une grande récompense.

Or, maintenant, l’homme est plus intelligent que lorsqu’il était uni au groupe, quand il comprenait qu’il avait simplement besoin de travailler pour le Créateur et non dans son propre intérêt, et qu’il devait sortir de l’amour propre et être récompensé de la Dvékout au Créateur. Et même s’il a vu qu’il était difficile de sortir de l’amour propre, il a compris que c’était le vrai chemin, c’est-à-dire qu’il devait en venir à travailler Lishma.

Mais quand il quitte ce groupe, il adopte immédiatement les points de vue de la majorité, qui sont majoritaires, c’est-à-dire que la majorité d’Israël n’est pas encore arrivée à ce qu’a dit Maïmonide : « jusqu’à ce qu’ils acquièrent beaucoup de sagesse, ce secret leur est révélé petit à petit », qu’il faut travailler Lishma.

Et quand un homme entre dans un groupe, dont le chemin est qu’il faut arriver à Lishma, une question se pose. Comment un homme arrive à un tel endroit? Nous devons croire que cela vient d’en haut.

En conséquence, nous devrions comprendre pourquoi, par la suite, il s’éloigne du groupe. Nous devrions dire, comme le Baal HaSoulam l’a dit, que lorsqu’une personne commence à marcher sur le chemin de Lishma – et certainement cette intention vient à une personne à qui il a été donné un éveil au chemin de la vérité – et après, pour une quelconque raison, elle néglige ce travail et retourne sur le chemin ordinaire des masses, et elle demande : « Pourquoi un autre éveil d’en haut ne lui est pas donné? »

Il donna une allégorie à ce propos. C’est comme un homme qui nage dans la rivière. A la moitié de la traversée, il faiblit, et un homme nageant à ses côtés le pousse afin qu’il commence à nager de lui-même. La personne qui essaie de le sauver le pousse plusieurs fois, mais si elle voit qu’il n’y met pas du sien, elle le laisse et s’en va. Mais quand elle voit que lorsqu’elle le pousse, il commence à nager, elle continue à le pousser chaque fois, jusqu’à ce qu’il soit hors de danger. Mais s’il n’y met pas du sien, elle le laisse.

C’est pareil dans le travail. Un homme reçoit un éveil d’en haut afin qu’il vienne à un endroit où les gens travaillent délibérément afin d’arriver en vue de donner du contentement au Créateur. Plusieurs éveils lui sont donnés, mais s’il ne fait aucun effort pour y parvenir, il se trouve des excuses et doit fuir la bataille. Ainsi, un tel homme reste un juste, c’est-à-dire qu’en quittant ce groupe, il a toujours raison. Et en se justifiant lui-même, il sent vraiment qu’il est un juste.

De ce fait, l’homme doit adhérer au groupe. Et puisqu’ils sont unis, ils sont considérés aussi comme un tout. Cependant, eux sont une grande majorité, alors que son groupe est une petite majorité. Et pourtant, une majorité ne s’annule pas devant une majorité.

3) Il y a un pouvoir spécial dans l’adhésion aux amis. Puisque les points de vue et les pensées passent de l’un à l’autre par l’adhésion entre eux, chacun est inclus dans les forces des autres, et par cela, chaque homme a la force du groupe tout entier. Pour cette raison, même si chaque homme est un, il contient la force de tout le groupe.

 

Que demander de l’assemblée des amis

Article N°30, 1987-88

Nos sages ont dit (Avot, Chapitre1,6) « Fais-toi un rav [professeur], achètes-toi un ami et juge chaque personne sur l’échelle du mérite. » Nous devons comprendre l’attachement de « Juge chaque personne sur l’échelle du mérite » à « Achètes-toi un ami ». Aussi, dans Matan Torah (Le don de la Torah, p.30), il est écrit que la Mitzva [commandement] « aime ton prochain comme toi-même » est faite pour arriver à l’amour du Seigneur qui est Dvékout [adhésion] à Lui. Il écrit « Il est raisonnable de penser que la partie de la Torah qui traite des relations de l’homme avec ses amis est plus à même d’amener l’homme au but désiré.  Il en est ainsi parce que le travail des Mitzvot [commandements] entre l’homme et Dieu est fixe et spécifique et n’est pas exigeant, et l’homme s’y habitue facilement, et tout ce qui est fait par habitude n’est plus utile. Mais les Mitzvot entre l’homme et son ami sont changeantes et irrégulières et les demandes l’encerclent où qu’il se tourne. De ce fait, leur remède est plus certain et leur but plus proche. » Jusque là sont ses mots.

Cela veut dire que l’homme doit arriver à être récompensé de l’équivalence de forme, qui est que toutes ses pensées et désirs ne seront que pour le bénéfice du Seigneur et non pour son propre bénéfice. Cela a pour cause la correction du Tsimtsoum [restriction]. Cela veut dire que du point de vue du Créateur, Il créa les mondes avec l’intention de faire du bien à Ses créations, comme nos sages l’expliquent, que le Saint béni soit-Il a dit aux anges serviteurs que la création du monde est comme un roi qui a toute l’abondance mais n’a pas d’invité.

En d’autres mots, Il a du plaisir quand les invités mangent chez Lui, mais pour éviter la honte il y a eu une correction qu’ils doivent recevoir délice et plaisir avec l’intention de réjouir le Créateur.  Mais le premier degré est de donner avec l’intention de donner. L’homme devrait se réjouir pendant qu’il donne, tout comme le Créateur se réjouit. C’est comme nos sages l’ont dit (Zohar, Part 1, Bereshit, p.115), « Il n’y a pas eu de telle joie devant le Saint béni soit-Il depuis le jour de la création du monde, comme la joie avec laquelle Il est destiné à se réjouir avec les justes dans le futur ».

Nous voyons qu’au jour de la création du monde, il y avait une grande joie devant leSaint béni soit-Il. En d’autres mots, Il avait une grande joie dans Son désir de donner sans réserve. Il s’avère que si une personne réalise des actes de don sans réserve mais n’a pas de joie, il n’y a pas ici d’équivalence de forme. Même si dans l’acte il donne sans réserve et il s’engage dans l’amour des autres, l’acte devrait être dans la joie, comme la joie que le Créateur a. Ainsi, ici l’équivalence de la joie est manquante.

De ce fait, il y a deux choses que l’homme doit faire :

  1.  Même si le corps ne veut pas travailler le don sans réserve, il doit être forcé. Cependant il y a une règle que lorsqu’une personne fait les choses de façon forcée, elle ne peut pas être dans la joie, puisqu’elle serait plus heureuse si elle ne devait pas faire ces actions. Toujours est-il que l’homme doit travailler par la contrainte. Ceci est appelé « contrainte et soumission du mal en lui »

Cependant, comme nous l’avons dit plus haut, la joie qui devrait venir avec chaque acte de don sans réserve, manque ici, et avec la joie l’homme ne peut pas se forcer à être heureux dans un lieu où il y a un acte contraignant. La joie est le résultat du plaisir d’une personne, et là où il y a plaisir, « la contrainte » n’y apparaît pas. De ce fait aucune joie ni plaisir ne viennent de la contrainte.

    2.  Nous disons que nous devons travailler pour le Seigneur dans la joie et comme nous l’avons dit la joie est seulement le résultat de ce qu’une personne se réjouit de quelque chose. Ainsi, puisque l’homme ne peut faire que des actes forcés c’est appelé « une action ». Un acte est une chose avec laquelle l’esprit n’est pas d’accord. Cela est considéré comme lorsque l’homme commence à se contraindre, il entre dans un état de « Celui qui vient pour être purifié».

Ainsi que lui manque-t-il d’autre ? Seulement quelque chose qui lui susciterait de la joie. Nous devrions interpréter cela que c’est donné d’En Haut. C’est appelé « Il est aidé ». En quoi consiste l’aide ? Le saint Zohar dit, « D’une âme sainte » Quand l’homme en est récompensé alors il est heureux. Il s’avère que lorsque nous disons que l’homme devrait travailler dans la joie, cela veut dire que par ses actions, l’homme devrait susciter un éveil de l’En Haut, car ce n’est qu’avec l’aide d’En Haut qu’il peut arriver à la joie quand il s’engage dans des actes de don sans réserve.

 En effet il y a une question ici. Pourquoi est-il nécessaire de réaliser des actes de dons sans réserve dans la joie ? La raison est simple : il n’y a pas d’équivalence de forme ici, parce que lorsque le Créateur donne Il a de la joie. Mais quand l’homme donne et n’est pas heureux, l’équivalence de forme est absente.

Cependant, il y a ici un problème plus grave que l’équivalence de forme. Quand une personne est dans un état de tristesse, quand elle voit que sa vie est inutile parce que quelque soit ce qu’elle regarde, elle ne voit que du noir – aussi bien dans la matérialité que la spiritualité – cela ressemble à une personne qui porte des lunettes noires et ainsi peu importe où elle regarde, elle ne voit que du noir. Dans cet état la personne est considérée comme hérétique en regard de la Providence du Seigneur, puisqu’elle ne peut pas dire que le Créateur conduit Son monde de manière bienveillante.

Dans cet état il est considéré comme sans foi. Ainsi, ici le problème n’est pas l’équivalence de forme, mais plutôt le manque de foi, car il est dans un état d’hérésie. Il s’avère que l’homme doit toujours être dans la joie et croire au-delà de la raison que tout ce que le Seigneur fait n’est que par bienveillance. Mais nous devrions aussi croire que c’est ce dont nous avons besoin – de croire au-delà de la raison.

Selon notre raison, il nous semble qu’il aurait mieux que le Saint béni soit-il nous traite avec une providence ouverte. Mais nous avons souvent dit que le Baal HaSoulam avait dit que nous ne devions pas dire que le saint béni soit-Il ne peut pas tout donner dans les récipients de réception, appelés « dans la raison » c’est-à-dire que le corps matériel, aussi, comprendrait que le Créateur traite le monde entier seulement avec bienveillance.

Ainsi, pourquoi a-t-Il choisi spécifiquement les Kélim au-dessus de la raison ? Le Créateur a choisi ces Kélim parce que ces Kélim sont en effet les meilleurs, car avec eux nous arriverons à la réelle complétude et ensuite le verset « Et tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, »se réalisera. Nos sages ont dit « Avec tes deux penchants – le bon penchant et le mauvais penchant ».

A ce moment, le corps aussi, ressent délice et plaisir que le Créateur donne aux créatures et alors il n’y a pas besoin de croire au-delà de la raison. Il s’avère que l’essentiel est ce que l’on demande, que l’homme soit dans la joie quand il fait le travail du don sans réserve, quand il ne voit pas ce que la réception pour soi-même – appelée « dans la raison » – devrait recevoir de cela, car sinon il serait dans un état d’hérésie.

Il s’avère que l’homme doit accomplir le saint travail au-dessus de la raison, parce que ces Kélim sont adaptés pour amener l’homme à la complétude. Il a été dit ci-dessus que ce n’est qu’au dessus de la raison qu’il pouvait recevoir la joie selon la conduite du Seigneur, qui est sous la forme de la bienveillance. Et ceci est appelé « droite ».

Comme le Baal HaSoulam l’a dit, l’homme doit essayer d’aller dans la ligne droite, appelée « foi au-dessus de la raison » et se représenter comme ayant déjà été récompensé par la foi complète dans le Seigneur, que ces organes ressentent déjà que le Créateur dirige le monde entier avec bienveillance.

Ainsi nous devrions demander « Pourquoi devons-nous aller aussi dans la ligne gauche, si l’essentiel est la ligne droite? Quel est l’utilité de se servir de la ligne gauche ? » La réponse est que c’est pour connaître notre état dans la raison – la mesure de notre foi, combien de Torah avons-nous acquis et comment nous sentons le Seigneur pendant la prière, etc.

Et nous en venons à sentir que nous sommes dans une bassesse absolue, la plus basse possible. C’est la raison pour laquelle quand nous passons ensuite à la ligne droite, nous avons le travail au-dessus de la raison .En d’autres mots, comme la ligne gauche nous montre notre état dans la raison, il y a de la place pour aller au-dessus de la raison. Mais si nous étions toujours dans la ligne droite, cela ne serait pas considéré comme droite, mais comme une seule ligne.

En d’autres mots, nous devrions penser que c’est vraiment où nous sommes, que nous pensons être vraiment dans la raison, dans la Gadlout [grandeur] parfaite. Mais la vérité est que nous sommes dans la complétude seulement au-dessus de la raison. De ce fait quand nous avons deux lignes, nous pouvons dire qu’il y a le sujet d’au-dessus de la raison, qui est la ligne droite.

Il s’avère que la ligne droite aide la ligne gauche, parce qu’une fois qu’il se représente déjà dans la joie, prenant du plaisir de la perfection de son travail, quand il passe à la ligne gauche il voit alors qu’il est dans un monde d’obscurité totale. En fait, il voit et sent qu’il est toujours immergé dans l’amour propre et qu’il n’a pas d’espoir de sortir de l’amour propre.

Alors,  il y a une place pour une prière du fond du cœur. L’état de la droite se trouvait quand il imaginait être dans un état qu’il se représentait à propos de ce qu’est la perfection du travail. En d’autres mots, il croyait au-dessus de la raison dans le commandement de « la foi dans le professeur » qui lui disait d’aller dans cet état, même si sa raison lui disait « Pourquoi compares-tu ta situation à celle d’une personne qui a déjà été récompensée de la foi complète, quand tu sais que tu es dans la plus basse des bassesses possibles qui n’a jamais été ? Il sent qu’il est dans un état de bassesse qui ne convient pas à une personne qui veut être le serviteur du Seigneur pour toujours.

Et après il passe à la ligne droite, et la gauche lui donne un endroit pour travailler dans la ligne droite. Cependant nous devons nous rappeler que tout ce qui est un chemin de la vérité est difficile à emprunter sans effort.  Ainsi, après ces deux lignes, il arrive à la ligne médiane qui est appelée « le Saint béni soit-Il lui donne une âme. » Et alors il vient à la foi complète, précisément par le salut du Seigneur. Mais par nature l’homme ne peut pas arriver à cela de lui-même.

Avec tout ce qui vient d’être dit, nous pouvons comprendre le sujet de l’assemblée des amis. Quand ils se rassemblent, de quoi doivent-ils discuter ? Tout d’abord, le but devrait être clair pour tout le monde – ce rassemblement doit aboutir à l’amour des amis, que chacun des amis se réveille pour aimer les autres, qui est appelé « l’amour des autres ». Cependant, ce n’est qu’un résultat. Pour engendrer cet amour, des actions doivent être entreprises pour produire l’amour.

En ce qui concerne l’amour il y a deux formes : 1) l’amour naturel, pour lequel l’homme n’a pas besoin de faire d’effort. Il devrait juste faire attention à ne pas corrompre la nature. 2) Il vient car l’un fait des bonnes choses pour l’autre. Il y a de la nature en cela aussi, puisque celui qui donne un cadeau à un autre fait qu’il l’aime. De ce fait, quand un groupe de gens se rassemble et souhaite travailler ensemble sur l’amour des amis, ils doivent s’entraider autant qu’ils le peuvent.

Et il y a beaucoup de discernements à propos de cela, puisque chacun ne ressemble pas à l’autre, c’est-à-dire ce dont un homme a besoin, un autre n’en a pas besoin. Cependant, il y a une chose pour laquelle tout le monde est égal : chacun des amis a besoin d’un haut moral. C’est-à-dire, quand les amis ne sont pas de bonne humeur, ils ne sont pas égaux dans leurs besoins. Mais plutôt chacun a sa propre raison de n’être pas heureux.

Ainsi, chacun doit penser comment amener la bonne humeur à l’autre. Ainsi, ils devraient faire attention et éviter de discuter de choses qui peuvent amener de la tristesse à la société, car par cela il fait que chacun se sent mal. Et ensuite il rentrera chez lui et se demandera « Qu’est-ce que j’ai gagné en allant à la société ? Pour savoir que je suis dans un état de bassesse et que je devrais le regretter ? C’est comme si j’étais allé à la société, afin qu’ils me mettent dans un état de tristesse. Dans ce cas c’est une perte de temps. Cela aurait été probablement mieux si je n’y étais pas allé ». Ensuite il dit probablement « La prochaine fois que je dois aller à la société je leur donnerai des excuses pour les éviter. »

Ainsi il s’avère que chacun devrait essayer d’apporter à la société un esprit de vie et d’espoir et d’infuser de l’énergie à la société. Ainsi chacun des amis sera capable de se dire « Maintenant je commence une nouvelle page dans le travail. » En d’autres mots, avant qu’il ne vienne à la société il était déçu des progrès dans le travail du Seigneur, mais maintenant la société l’a rempli de vie et plein d’espoir. Ainsi, par la société il a obtenu la confiance et la force de vaincre parce que maintenant il sent qu’il peut arriver à la complétude.

Et toutes ses pensées – qui étaient devant lui comme une haute montagne- qui ne pouvait pas être conquise, étaient vraiment de forts empêchements – maintenant il sent qu’elles ne sont rien. Et il reçoit tout cela de la puissance de la société parce que chacun a essayé de faire entrer un esprit d’encouragement et la présence d’une nouvelle atmosphère dans la société.

 

Mais que peut faire l’homme quand il sent qu’il est dans un état de tristesse – à la fois en terme d’état corporel et d’état spirituel – et que le moment d’aller à la société est venu ? Et pourtant les sages ont dit « Un souci dans le cœur de l’homme ? Laissez-le en parler avec les autres. » En d’autres mots, il devrait dire à ses amis, et peut-être seront-ils capables de lui offrir de l’aide.

Mais s’il en est ainsi, pourquoi disons-nous que chacun devrait amener un haut moral dans la société alors qu’il n’en a pas ? Et d’autant plus, il y a une règle que l’homme ne peut pas donner ce qu’il n’a pas. » Ainsi, que devrait-il faire pour donner quelque chose à la société qui donnerait un haut moral à la société ?

En effet, il n’y a pas d’autre conseil pour l’homme que d’aller dans la ligne droite. Ainsi, avant qu’il aille à l’amour des amis, il devrait lire l’essai du Baal HaSoulam (de 1943) où il clarifie ce qu’est la ligne droite, qu’il s’agit du sens d’au-delà de la raison. Et de là il recevra de la force, pour que lorsqu’il vient à la société, que chacun soit plus ou moins capable d’infuser un esprit de vie et par cela toute la société entière recevra de la joie et une confiance plus grande.

Durant l’assemblée, il est interdit d’évoquer la ligne gauche. Uniquement quand l’homme est seul il lui est permis d’utiliser la ligne gauche, mais pas plus d’une demi-heure par jour. Mais l’essentiel du travail de l’homme est d’aller précisément dans la ligne droite comme susmentionné (dans l’essai de 1943). Mais deux personnes ensemble ne doivent pas parler de la gauche et ce n’est qu’ainsi qu’ils pourront recevoir l’aide de la société.

Mais le pire de tout est quand un homme vient à la société et voit que la société entière est dans un état de déclin, alors comment peut-il être renforcé par eux ? A ce moment, il doit juger tout le monde sur une échelle du mérite.

Maintenant nous pouvons comprendre la proximité de « Achète-toi un ami » et de « Et juge chaque personne sur l’échelle du mérite ». Par ce qui est susmentionné nous pouvons comprendre que lorsque l’homme veut acheter quelque chose à la société, il doit juger chacun sur l’échelle du mérite. Ensuite il peut acquérir des amis, afin qu’ils l’aident dans le travail, puisqu’il a de qui recevoir. Mais quand il voit qu’il se trouve très au-dessus de la société entière, de qui peut-il recevoir ? Nos sages sont venus et ont dit « Juge chaque personne sur une échelle du mérite. »

Il s’avère que la raison principale pour laquelle une personne doit « acheter un ami » et travailler dans l’amour des autres est que par cela il peut être récompensé de l’amour du Seigneur. Mais les amis devraient essentiellement parler ensemble de la grandeur du Seigneur parce que selon la grandeur du Seigneur que l’homme estime, selon cette mesure il s’efface naturellement devant le Seigneur. Nous voyons dans la nature que le petit s’efface devant le grand, et cela n’a rien a voir avec la spiritualité. En fait,  ce comportement s’applique chez les laïcs.

En d’autres mots, le Saint béni soit-Il a fait la nature d’une telle façon que les discussions des amis sur la grandeur du Seigneur éveillent un désir et un grand besoin de s’effacer devant le Créateur parce qu’il commence à sentir une envie et un désir de se lier au Créateur. Et nous devrions aussi nous souvenir que selon la mesure avec laquelle les amis peuvent apprécier l’importance et la grandeur du Seigneur, nous devrions toujours aller au-delà de la raison, c’est-à-dire que le Créateur est plus haut que n’importe quelle grandeur du Seigneur que l’homme peut imaginer. Nous devons croire au-dessus de la raison qu’Il dirige le monde avec un guidage bienveillant, et si l’homme croit que le Créateur souhaite uniquement le meilleur de l’homme, cela fait qu’une personne aime le Seigneur jusqu’à ce qu’elle soit récompensée par « Et tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme. » Et c’est ce qu’une personne doit recevoir des amis.

Et dans la question d’obtenir la grandeur, cela doit être obtenu précisément à travers la société. C’est comme il est écrit dans Matan Torah (Le Don de la Torah, p.141) où il parle à propos du professeur et des étudiants. C’est essentiellement la même chose concernant la grandeur du Seigneur. Il écrit « L’obtention de la grandeur dépend entièrement de l’environnement et une personne seule ne peut absolument rien faire à propos de cela. »

« Pourtant, il y a deux conditions à l’obtention de la grandeur :

  1. Toujours écouter et accepter les appréciations de l’environnement selon la mesure de leur grandeur.

 

   2.L’environnement devrait être grand comme il est écrit « Dans la multitude des gens se trouve la gloire du roi ».

« Pour recevoir la première condition, chaque étudiant doit sentir qu’il est le plus petit parmi tous les amis. L’homme peut alors recevoir l’appréciation la grandeur venant de tous, puisque le grand ne peut pas recevoir d’un plus petit, étant beaucoup moins impressionné par ses mots. En vérité, seul le petit est impressionné par l’appréciation du grand. » 

« Et pour la seconde condition, chaque étudiant doit exalter les vertus de chaque ami et le chérir comme s’il était le plus grand de la génération. Ensuite l’environnement agira sur lui comme un environnement suffisamment  élevé, « puisque la qualité est plus importante que la quantité. »

Cependant, que doit faire un ami s’il a besoin d’aide ? Nous avons dit plus haut qu’il était interdit de parler de mauvaises choses qui amènent de la tristesse à l’assemblée des amis. La réponse à cela est que l’homme devrait parler à un ami proche et cet ami parlera à la société, mais pas au moment de l’assemblée des amis. En d’autres mots, il peut parler avec la société entière, mais pas durant l’assemblée ordinaire des amis. Au lieu de cela, il peut arranger une réunion spéciale en faveur de l’ami qui a besoin d’assistance.

Et concernant, « Achète-toi un ami » nous devons interpréter que « Achète » veut dire qu’il doit le payer et par le paiement, il l’achète. Qu’est-ce qu’il lui paye ? Nous pouvons dire que ce paiement est reçu en retour des efforts. En d’autres mots, parfois, une personne souhaite acheter, par exemple une nouvelle armoire, qui vaut 2000 dollars. Il dit au vendeur, « Puisque je n’ai pas d’argent pour payer, mais j’ai entendu que tu recherches un employé pour deux semaines, je travaillerai pour le montant que j’ai à payer pour l’armoire» et le vendeur acceptera probablement. Ainsi, nous voyons que le paiement peut être un échange.

C’est la même chose avec l’amour des amis. C’est un grand effort quand l’homme doit juger l’ami selon une échelle du mérite et personne n’est prêt pour cela.

 

Parfois, c’est même pire. A certains moments, une personne voit que son ami lui manque de respect. Même pire, il a entendu une rumeur calomnieuse, c’est-à-dire qu’il a entendu d’un ami que cet ami, qui est appelé un tel et  un tel, a dit de lui des choses qui ne sont pas agréables à dire entre ami. Maintenant il s’est assujetti lui-même et l’a jugé sur une échelle du mérite. En effet, c’est un grand effort. Il s’avère que par l’effort, il donne le paiement qui est même plus important que le paiement d’argent.

Cependant, si cette personne le calomnie, où cet ami prendra la force pour l’aimer ? Il sait de manière sûre qu’il le hait, sinon il ne le calomnierait pas, alors quel est l’intérêt de s’assujettir et de le juger sur une échelle du mérite ?

La réponse est que l’amour des amis qui est bâti sur l’amour des autres, par lequel ils peuvent arriver à l’amour du Seigneur, est l’opposé de ce qui est normalement considéré comme l’amour des amis. En d’autres mots, l’amour des autres ne veut pas dire que les amis m’aiment. En vérité, c’est moi qui dois aimer les amis. Pour cette raison, cela ne fait pas de différence si l’ami le calomnie et le haïe certainement. A lieu de cela, une personne qui souhaite acquérir l’amour des autres, cette personne a besoin de la correction d’aimer les autres.

Ainsi, quand une personne fait l’effort et le juge sur une échelle du mérite, c’est une Ségoula [remède/pouvoir/vertu], où par le dur labeur que cette personne donne, qui est appelé un « éveil d’en bas », il lui est donné de la force d’En Haut pour être capable d’aimer tous les amis sans exception.

Ceci est appelé « Achète-toi un ami », qu’une personne doit faire un effort pour obtenir l’amour des autres. Et ceci est appelé « labeur » puisqu’il doit travailler au-dessus de la raison. En pensant raisonnablement, comment est-il possible de juger un autre sur l’échelle du mérite quand sa raison lui montre le véritable visage de son ami, qu’il le hait ? Que peut-il dire au corps à propos de cela ? Pourquoi doit-il se soumettre devant son ami ?

La réponse est qu’il souhaite arriver à Dvékout [adhésion] avec le Seigneur, appelé « équivalence de forme », c’est-à-dire de ne pas penser à son propre intérêt. Ainsi, pourquoi se soumettre est-il une chose difficile ? La raison en est qu’il doit annuler sa propre valeur, et toute la vie qu’il veut vivre ne sera qu’avec la considération de sa capacité à travailler pour le bénéfice des autres, commençant par l’amour des autres, entre l’homme et son ami, jusqu’à l’amour du Seigneur.

Ainsi, d’autant plus, il y a un lieu où il peut dire que tout ce qu’il fait est sans intérêt personnel, puisque par la raison, les amis sont ceux qui devraient l’aimer, mais il dépasse sa raison, va au-delà de sa raison, et dit « Cela ne vaut pas la peine de vivre pour moi ». Et même si l’homme n’est pas toujours à un degré où il pourrait parler ainsi, c’est néanmoins le but du travail. Ainsi, il a déjà quelque chose à répondre au corps.

Il s’avère qu’avant que chaque ami vienne à l’assemblée des amis, il doit penser à ce qu’il peut donner à la société afin d’élever l’esprit qui repose en elle. En cela, il n’y a pas de différence entre celui qui n’a pas d’instruction et l’instruit, car les pensées qu’il pense, même s’il ne sait rien, il doit prier le Seigneur pour qu’Il l’aide et croire que le Seigneur entend les prières.

 

 

 

 

 
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