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Introduction au Livre Panim Meirot ve Masbirot

1) Il est écrit à la fin de la Michna (Okatzin), que le Créateur n’a pas trouvé d’autre récipient que la paix pour contenir une bénédiction pour Israël, comme il est dit: « Le Seigneur donnera la force à Son peuple, le Seigneur bénira son peuple de la paix ».


Il y a beaucoup à apprendre ici:

a) Comment ont-ils prouvé qu’il n’y a rien de mieux pour Israël que la paix?

b) Le texte stipule explicitement que la paix est la bénédiction elle-même, comme il est écrit, « donner la force et la bénédiction de la paix ». Selon eux, n’aurait-il pas fallu dire « donner par la paix» ?

c) Pourquoi cette phrase a-t-elle été écrite à la fin de la Michna? De plus, nous devons comprendre la signification des mots « paix », et « force », et ce qu’ils nous enseignent.

Pour interpréter cet article dans son vrai sens, nous aurons à parcourir un long chemin, car le cœur des auteurs est très profond pour y accéder. Cela signifie que dans toutes les questions de la Torah et des Mitsvot [commandements] il y a ce qui est révélé et ce qui est caché, comme il est écrit: « Une parole dite est comme des pommes d’or dans des ornements d’argent ». En effet, les Halakhot [pratique des Mitsvot] sont comme un graal de vin. Celui qui offre en cadeau à son ami une coupe d’argent remplie de vin, alors son contenu et sa quantité sont tous deux importants, car la coupe ainsi que le vin ont chacun leur propre valeur.

Les légendes, cependant, sont comme les pommes. Leur intériorité est mangée et leur extériorité est jetée, car l’extérieur n’a absolument aucune valeur, et nous en trouvons toute la valeur et l’importance uniquement dans l’intériorité, l’intérieur. Il en est ainsi des légendes, la superficialité apparente est dénuée de sens et de valeur.

Cependant le contenu intérieur caché dans les mots est construit uniquement sur le fondement de la sagesse de la vérité, transmis à un petit nombre d’élus. Et qui oserait l’extraire du cœur des masses et de clarifier leur chemins, quand leur atteinte est incomplète dans les deux parties de la Torah appelées Pshat [littérale] et Droush [interprétation]? D’après eux, l’ordre des quatre parties de la Torah [Pardess] commence par comprendre le Pshat, puis le Droush, puis le Rémez [allusion], et ce n’est qu’à la fin qu’on comprend le Sod [secret]. Cependant, il est écrit dans le livre de prière du Gaon de Vilna que le début de l’atteinte commence par Sod, et après avoir atteint une partie du Sod dans la Torah, il est possible d’atteindre une partie de Droush, et ensuite une partie de Rémez.

Après avoir été récompensé de la connaissance complète de ces trois parties de la Torah, alors il est récompensé de l’atteinte de la partie Pshat de la Torah. Il est écrit dans Massekhet Taanit: « S’il est récompensé, la Torah devient un élixir de vie; s’il n’est pas récompensé, elle devient une potion mortelle ». Un grand mérite est requis pour comprendre littéralement les textes de la Bible, puisque nous devons tout d’abord atteindre les trois autres parties intrinsèques de la Torah, que le Pshat enveloppe, et Pshat ne sera pas analysé. Si l’homme n’en est pas récompensé, il aura besoin de beaucoup de compassion, pour qu’elle ne devienne pas une potion mortelle. C’est à l’opposé des arguments des négligents dans l’atteinte de l’intériorité qui se disent: « Il nous suffit d’atteindre Pshat, et si nous l’atteignons cela nous suffira ». Leurs mots peuvent être comparés à un homme qui veut monter à la quatrième marche sans avoir franchi au préalable les trois premières.

2) Cependant, d’après cela nous devons comprendre la grande dissimulation qui s’applique à l’intériorité de la Torah, comme il est dit dans Massékhet Haguiga: « on n’étudie pas Maassé Béréshit en binôme, pas plus que la Merkava, seul ». De plus, tous les livres à notre disposition dans cette discipline, sont scellés et fermés aux yeux des masses. Seuls quelques-uns que le Créateur a appelés, les comprendront car ils ont déjà compris les racines par eux-mêmes, et dans la réception de bouche à bouche. Il est en effet surprenant de voir combien les voies de la sagesse et de l’intelligence sont déniées à la population, pour qui c’est la vie et la longueur de ses jours.

Cela ressemble à une infraction pénale, comme il en ressort des paroles de nos sages dans le Midrash Rabba, Béréshit, au sujet d’Akhaz, qui s’appelle ainsi, (Akhaz est traduit littéralement par « s’accrocher » ou « s’agripper ») car il s’accrochait aux synagogues et aux séminaires, ce qui augmentait sa culpabilité. De plus, c’est une loi naturelle qui dit que l’homme est possessif pour ce qui concerne la distribution de son capital et de ses biens à autrui. Cependant trouverait-on quelqu’un qui soit jaloux de sa sagesse et de son intelligence pour ne pas la donner aux autres? Bien au contraire, plus le veau veut téter, plus la vache veut le nourrir.

En effet, nous trouvons ce mystère dans la sagesse même parmi les sages laïcs des générations précédentes. Dans l’introduction du Rav Boutril dans son commentaire sur Le Livre de la Création, il y a un texte attribué à Platon, qui avertit ses disciples comme suit: « Ne transmettez pas la sagesse à celui qui n’en connait pas son mérite ». Aristote, lui aussi, nous a mis en garde: « Ne transmettez pas la sagesse à ceux qui en sont indignes, de peur qu’elle ne soit dérobée ». Le Rav Boutril interprète cela : si un sage enseigne la sagesse à ceux qui ne la méritent pas, ils la volent et la détruisent.

Les sages laïcs de notre temps n’agissent pas ainsi. Au contraire, ils s’efforcent d’élargir au maximum les portes de leur sagesse à tous, sans aucune limite ni condition.

Apparemment, ils ont un grand grief à l’égard des premiers sages, qui n’ont ouvert les portes de leur sagesse qu’à une poignée d’élus seulement, qu’ils avaient trouvé dignes de cela, et ont laissé le reste de la population avancer à tâtons.

3) Laissez-moi donc vous expliquer la question. Il y a quatre parties dans l’espèce humaine, qui se superposent. Ce sont la Masse Populaire, les Puissants, les Nantis, et les Sages. Ils sont équivalents aux quatre degrés dans toute la réalité et qui sont appelés « le minéral », « le végétal », « l’animal », et « le parlant ».

Du minéral ont émergé les trois autres espèces, le Végétal, l’Animal et le Parlant, et nous y discernons trois valeurs dans la quantité de la force, bénéfique ou nuisible, qui existe en elles. La force la plus faible est celle du Végétal. La flore opère en attirant ce qui lui est bénéfique et en rejetant ce qui lui est nuisible, comme le font les humains et les animaux. Cependant, elle n’a pas de sensation individuelle, mais une force collective, commune à tous les types de plantes dans le monde, les faisant agir ainsi.

Au-dessus d’elle se trouve l’espèce Animale. Chaque créature se sent elle-même, elle se rapproche de ce qui lui est bénéfique et s’éloigne de ce qui lui est nuisible. Il s’avère que la valeur d’un animal est équivalente à la valeur de toutes les plantes dans la réalité. Il en est ainsi parce que la force qui distingue les effets bénéfiques et nuisibles de l’ensemble du Végétal se trouve dans une seule créature dans l’Animal, du fait de sa propre autorité. Cependant cette force existante dans l’Animal est très limitée dans le temps et l’espace, puisque la sensation n’agit pas, même à la plus petite distance, hors de son corps.

De plus, il ne ressent rien à part l’instant donné, c’est-à-dire pas le passé, ou le futur, mais uniquement l’instant présent.

Au sommet se trouve l’espèce dénommée « Parlante » qui est composée d’une force émotionnelle et d’une force intellectuelle. Et donc, son pouvoir d’attirer ce qui est bon pour elle et de rejeter ce qui est nuisible, n’est pas limité dans le temps ni dans l’espace, comme pour l’espèce Animal. Il en est ainsi à cause de sa science, qui est une question spirituelle, illimitée dans le temps et dans l’espace.

Nous pouvons enseigner aux autres où qu’ils soient dans toute la réalité, dans le passé et dans l’avenir, à travers les générations. Il s’ensuit que la valeur d’une personne du Parlant est égale à celle de toutes les forces existantes dans le Végétal et l’Animal, dans toute la réalité actuelle, et dans toutes les générations passées. Il en est ainsi parce que sa force les englobe et les contient dans leurs détails, avec toutes leurs forces.

Cette loi s’applique également aux quatre divisions au sein de l’espèce humaine, à savoir les Masses, les Riches, les Puissants, et les Sages. Certes, ils proviennent tous des Masses, qui sont le premier degré, comme il est écrit, « tous sont de la poussière ». Il est certain que tout le mérite de la « poussière » et de son droit d’exister est d’après la valeur des trois vertus qu’elle a engendré, à savoir le Végétal, l’Animal, et le Parlant. De même, le mérite des Masses correspondra aux vertus qui sortent d’elles.

Ainsi, elles aussi, se connectent sous la forme d’un visage humain. À cette fin, le Créateur a implanté trois penchants dans les masses: « la jalousie », « la convoitise », et « les honneurs ». Grâce à eux, les Masses se sont progressivement développées pour faire sortir le visage de l’homme complet. Le penchant pour la convoitise a généré les riches. Ils sont nantis d’un désir puissant et aussi de convoitise. Ils excellent dans l’acquisition de richesses, qui est le premier degré de développement des masses.

Tout comme le degré Végétal au sein de la réalité générale, ils sont régis par une force étrangère qui les fait dévier vers leur penchant, car la convoitise est une force étrangère à l’être humain, mais est empruntée à l’espèce Animal.

Le penchant pour les honneurs a fait émerger les héros parmi eux. Ils régissent les synagogues, les villes etc. Ceux dotés d’un plus fort désir parmi eux, qui ont également un penchant pour les honneurs, excellent à prendre le pouvoir. Ils sont le second degré de développement des Masses.

Tout comme le degré Animal, au sein de la réalité tout entière, il est animé par une force qui est déjà présente dans sa propre essence, comme nous l’avons dit ci-dessus.

En fait, l’inclinaison aux honneurs est propre à l’espèce humaine, et avec elle, le désir de gouverner.

Le penchant pour la jalousie a fait émerger les savants parmi eux, comme nos sages ont dit « la jalousie des auteurs augmente la sagesse ». Ceux qui ont une grande volonté et ont un penchant pour la jalousie, excellent dans l’acquisition de la sagesse et de la connaissance. C’est le degré du Parlant au sein de la réalité tout entière, dans lequel la force qui agit n’est pas limitée dans le temps ni l’espace, mais est collective et englobe tous les détails du monde, à travers tous les temps.

De plus, la nature de feu de la jalousie est générale, englobant toutes les époques et toute la réalité. Telle est la conduite de la jalousie: si la personne n’avait pas vu l’objet possédé par son ami, le désir pour ce même objet ne se serait en aucun cas réveillé.

Il s’avère que la sensation de manque n’est pas pour quelque chose qu’elle n’a pas, mais pour ce que son ami a, qui est toute la descendante d’Adam et Ève, tout au long des générations. Cette force est illimitée et se trouve donc parfaitement adaptée à son rôle sublime et excitant. Quant à ceux qui sont restés dépourvus de tout mérite, c’est parce qu’ils n’ont pas un désir puissant. Ainsi, les trois penchants susmentionnés fonctionnent en eux ensemble, mélangés.

Parfois, ils sont avides, parfois envieux, et parfois ils aspirent aux honneurs. Leur désir s’est brisé en morceaux, et ils sont comme des enfants qui ont soif de tout ce qu’ils voient, mais ne peuvent rien atteindre. Par conséquent, leur valeur est comparable à de la paille et du son, qui restent après la farine.

Nous savons que la force bénéfique et la force nuisible vont de pair. En d’autres termes, elle peut être tout aussi bénéfique que nuisible. Par conséquent, puisque la force d’un seul individu est plus grande que celle de toutes les bêtes et animaux de toutes les générations et de tous les temps, sa force néfaste dépasse également toutes les autres. Ainsi, tant qu’il ne mérite pas son niveau, où il n’utilisera sa force que pour faire le bien, il devra veiller à ne pas trop acquérir du niveau humain, qui est la sagesse et la science.

Pour cette raison, les premiers sages ont caché la sagesse aux Masses, de peur de former des disciples irrespectueux qui auraient utilisé la force de la sagesse pour faire du mal et nuire. Avec leur convoitise et leur cruauté animales, ils auraient fait éclater et détruit toute la société en utilisant l’immense puissance de l’Homme.

Après que les générations se soient affaiblies et que leurs sages eux-mêmes aient commencé à manger à tous les râteliers, c’est-à-dire pour une vie matérielle confortable, leurs opinions se sont rapprochées de celle des Masses. Ils l’ont échangé et ont vendu la sagesse, comme des prostituées, pour une bouchée de pain.

Depuis, la muraille fortifiée que les premiers sages avaient érigée a été détruite, et les Masses ont tout pillé. Les sauvages se sont remplis les poches grâce aux gens, s’emparant de la sagesse et la déchirant. Une moitié a été héritée par des personnes adultères et l’autre moitié par des assassins. Ils s’en sont servis avec une éternelle disgrâce et honte jusqu’à ce jour.

4) A partir de là, nous pouvons déduire que la sagesse de la vérité contient tous les enseignements séculiers, qui sont appelés ses sept jeunes filles. Elle est la totalité de l’espèce humaine et le but pour lequel tous les mondes ont été créés, comme il est écrit: « Si Mon alliance n’est pas jour et nuit, Je n’aurai pas mis des lois au ciel ni sur terre ». Ainsi, nos sages ont dit (Avot 4, Michna 7), « Celui qui utilise la couronne périra », car il nous est interdit de l’utiliser pour toute sorte de plaisirs futiles de la chair.

C’est ce qui nous a aidé jusqu’à présent, c’est d’avoir maintenu des armées et des murs autour de la sagesse de la vérité, afin qu’aucun gentils ni étranger ne s’y introduise et ne s’en serve dans leurs récipients pour aller la vendre sur les marchés, comme l’ont fait les sages laïcs. Car tous ceux qui y sont entrés, ont déjà été testés sept fois jusqu’à être certain, qu’ils sont au-dessus de tout doute et soupçon. Après ces mots et cette vérité, nous sommes apparemment devant une grande contradiction, passant d’un extrême à l’autre, dans les paroles de nos sages. Il est écrit dans le Zohar que la sagesse se révèlera, même aux plus jeunes, au temps du messie.

Nous avons appris précédemment, qu’aux jours du messie, toute cette génération sera à son plus haut niveau. Nous n’aurons plus besoin de protection, et les fontaines de sagesse s’ouvriront et arroseront toutes les nations. Pourtant, dans Massekhet Soutah, 49, et Sanhédrin 97a, nos sages ont dit « l’insolence se déchaînera au temps du messie, la sagesse des auteurs sera corrompue, et ceux qui craignent le péché seront rejetés ». Cela signifie que cette génération sera la plus pire de toute. Comment pouvons-nous donc concilier ces deux déclarations, sachant que toutes deux sont certainement les mots du Dieu vivant?

En fait, cette protection extrême et cette fermeture des portes du palais de la sagesse est pour faire peur aux gens qui éprouvent de la jalousie envers les auteurs mélangée à de la convoitise et aux honneurs. Leur jalousie n’est pas que limitée à désirer la sagesse et la connaissance.

C’est pourquoi, les deux textes ont raisons et se complètent. Le visage de la génération est semblable à celui d’un chien, c’est-à-dire qu’elle aboie comme les chiens, Hav Hav, et que ceux qui craignent le péché sont rejetés, et la sagesse des auteurs s’est corrompue en eux. C’est pourquoi, il est permis d’ouvrir les portes de la sagesse et d’enlever la scrupuleuse garde, car elle est maintenant naturellement à l’abri du vol et de l’exploitation. Il n’y a plus crainte que des disciples irrespectueux la prennent et la vendent sur les marchés de la plèbe matérialiste, car ils ne trouveront plus d’acheteurs pour cette marchandise, qui est déjà répugnante à leurs yeux.

Le fait qu’ils n’aient plus d’espoir d’acquérir convoitise ni honneur grâce à elle, l’a rendu sûre et protégée. Aucun étranger ne s’approchera d’elle, sauf les amoureux de la sagesse et ceux dont c’est la demeure. Par conséquent, aucun examen n’est plus nécessaire pour ceux qui veulent, et même les très jeunes pourront en être récompensés.

Maintenant vous pouvez comprendre leurs paroles (Sanhédrin 98a): « Le fils de David ne viendra que dans une génération où tous seront innocents, ou tous coupables ». C’est très étrange. Apparemment, tant qu’il y a quelques justes par génération, ils retardent la rédemption. Alors que quand les justes disparaîtront de la terre, le messie pourra alors venir? Je me pose la question.

En effet, nous devons bien comprendre que cette question de la rédemption et de la venue du messie, que nous espérons pour bientôt, est le but ultime de la complétude de l’atteinte et de la connaissance, comme il est écrit: « et ils n’auront plus besoin de s’instruire mutuellement en disant: connaissez le Seigneur. Car tous Me connaîtront, du plus petit au plus grand ». Et lorsque la connaissance complète, les corps seront aussi complétés, comme il est écrit, «le plus jeune mourra à cent ans » (Isaïe 65).

Lorsque les enfants d’Israël auront acquis la connaissance complète, les fontaines de l’intelligence et de la connaissance se déverseront au-delà des frontières d’Israël et arroseront toutes les nations du monde, comme il est écrit, « car la terre sera remplie de la connaissance du Seigneur (Isaïe 11) », et comme il est écrit: « Ils viendront vers le Seigneur et à Sa bonté ».

L’augmentation de cette connaissance est la question de l’expansion du royaume du messie auprès de toutes les nations. Évidemment, c’est l’inverse pour les masses dans son matérialisme brut, puisque leur imagination est attachée à la toute-puissance de la force du poing, et donc l’expansion du Royaume d’Israël sur les nations est gravée dans leur imagination comme étant seulement la domination des corps sur les corps, pour prélever leurs dus avec un grand orgueil, et de se vanter aux yeux de tous les peuples du monde.

Et que puis-je faire pour eux si nos sages les ont déjà rejeté, eux et leurs semblables, de la congrégation des fidèles du Créateur, en disant: « Celui qui est orgueilleux, le Créateur dit: lui et Moi ne pouvons résider dans la même demeure ».

Inversement, certains se trompent et jugent que le corps doit exister avant l’existence de l’âme et la connaissance complète, et donc la perfection du corps et de ses besoins précèdent dans le temps, l’atteinte de l’âme et de la connaissance complète. Ainsi, la connaissance complète est déniée à un corps faible.

C’est une grave erreur, plus dure que la mort, car un corps parfait est inconcevable, avant d’avoir atteint la connaissance complète, car le corps n’est en lui-même qu’un sac perforé, une citerne fissurée, qui ne peut rien contenir de bon, ni pour lui ni pour les autres, excepté par l’atteinte de la connaissance complète. C’est alors seulement, que le corps s’élèvera aussi à sa complétude, en même temps qu’elle. Cette règle s’applique aussi bien pour les individus que pour la société entière.

5) Maintenant vous comprendrez ce qui est écrit dans le Zohar « Avec cette composition, les enfants d’Israël seront sauvés de l’exil ». De plus, à de nombreux autres endroits, il est écrit que ce n’est que par la seule diffusion de la sagesse de la Kabbale dans la majorité du peuple, que nous serons récompensés de la rédemption complète. Nos sages ont également dit, « la lumière qui est en elle ramène vers le bien ». Ils ont insisté délibérément sur ce point, pour nous montrer que seule la lumière qui est en elle, « comme une pomme en or dans des ornements d’argent », repose le remède pour ramener l’homme vers le bien, car ni les individus, ni les nations ne pourront réaliser complètement le but pour lequel ils ont été créés, si ce n’est en atteignant l’intériorité de la Torah et ses secrets. Et bien qu’une connaissance complète nous fasse espérer la venue du messie, il est cependant écrit: « donnera la sagesse aux sages ». Il est dit : « J’ai donné la sagesse au cœur de tous les sages qui ont du cœur ».

C’est pourquoi, nous avons tout d’abord besoin de diffuser largement la sagesse de la vérité parmi la nation afin que nous puissions être dignes de recevoir les bienfaits de notre messie. Par conséquent, la diffusion de la sagesse et la venue du messie dépendent l’une de l’autre.

Nous devons donc établir des séminaires et écrire des livres pour accélérer la diffusion de la sagesse dans la nation. C’était différent dans le passé, car il y avait la crainte que des disciples irrespectueux soient introduits par mégarde, comme nous l’avons expliqué précédemment. C’était la raison principale de la prolongation de l’exil, pour nos nombreuses iniquités, jusqu’à ce jour.

Nos sages ont dit « le messie, fils de David ne vient que dans une génération qui est entièrement innocente … », ce qui signifie quand tout le monde aura abandonné la quête de la convoitise et des honneurs. A ce moment, il sera possible d’établir de nombreux séminaires pour les préparer à la venue du messie, fils de David, «...ou bien dans une génération qui est complètement coupable » c’est-à-dire dans une génération où « le visage de la génération ressemble à la gueule d’un chien, et ceux qui craignent le péché seront rejetés, et la sagesse des auteurs aura disparu ».

Ce n’est qu’à ce moment qu’il sera possible d’ôter la protection méticuleuse et tous ceux qui restent de la maison de Jacob, et dont le cœur bat afin d’atteindre la sagesse et le but ultime, leurs noms seront « saint » et ils viendront et étudieront, car on ne craindra plus de ne pas pouvoir rester digne et d’aller vendre la sagesse sur les marchés, car personne ne voudra l’acheter, du fait que la sagesse sera répugnante à leurs yeux et qu’elle n’apportera aucune contrepartie à leur désir de respect et de convoitise. Ainsi, tous ceux qui souhaiteront y entrer pourront venir et entrer.

Beaucoup s’égareront, et la connaissance augmentera parmi ceux qui en seront dignes. Et par cela, nous serons rapidement récompensés de la venue du messie, et de la rédemption de nos âmes de nos jours.

Par tous ces mots, je me suis libéré d’une grande critique qui prétend que j’ai osé dévoiler dans mes livres, bien plus que tous mes prédécesseurs, les fondations de la sagesse, qui jusque-là, étaient habituellement dissimulées.

Ceci se rapporte à l’essence des dix Sefirot et tout ce qui les concerne, Yashar [direct] et Hozer [réfléchie], Pnimi [intérieur] et Makif [environnante], le sens de Hakaa [coup] et le sens de la Hizdakhekhout [purification]. Les auteurs qui m’ont précédé ont volontairement dispersé les mots ici et là en allusions subtiles, de façon à ce qu’aucune main ne parvienne à les rassembler. Je les ai recueilli, grâce à Sa lumière, qui m’est apparue, et avec l’aide de mes professeurs et ai dévoilé assez clairement et dans leur forme spirituelle, au-delà de l’espace et du temps.

Ils auraient pu me critiquer plus : S’il n’y a pas eu ici d’ajouts à mes maîtres, alors le Ari et le Rav Haïm Vital eux-mêmes et les véritables auteurs, les commentateurs de leurs mots, auraient pu découvrir et expliquer ces questions aussi ouvertement que moi.

Et si vous dites que cela leur était révélé, alors qui est cet écrivain, pour qui ce serait certainement un grand privilège d’être la poussière et la cendre sous leurs pieds, qui dirait le lot que lui a attribué par le Seigneur est plus grand que le leur ? Cependant, comme vous pourrez le constater dans mes références, je n’ai ni ajouté à mes professeurs, ni innové dans la composition. Tous mes mots sont déjà écrits dans les Huit Portes, dans L’Arbre de vie, et dans Mavo Shéarim (L’accès aux portes) du Ari.

Je n’ai pas ajouté un seul mot aux leurs, mais leur but était de dissimuler les questions, ils les ont donc dispersées ici et là. Il en était ainsi parce que leur génération n’était pas encore complètement coupable et elle exigeait la plus grande précaution. Mais pour nous, avec nos nombreuses infractions, tous les mots de nos sages se sont avérés exacts, ils ont été dits du début de la période du messie, la génération est telle qu’il n’y aurait plus de crainte de dévoiler la sagesse, comme nous l’avons exposé plus haut. Donc, mes paroles sont ouvertes et dans l’ordre.

6) Et maintenant, fils écoutez-moi: La sagesse est proclamée à haute voix dans les rues, elle vous appelle, ceux qui sont avec le Seigneur, qu’ils viennent à moi, car, ce n’est pas une chose vaine pour vous, il s’agit de votre vie, et de la longueur de vos jours. Vous n’avez pas été créés pour suivre le même chemin que le grain et la pomme de terre, vous et vos ânes devant la même mangeoire. Et, tout comme le but de l’âne n’est pas de servir tous les autres ânes de son époque, de même, le but de l’homme n’est pas de servir tous les corps physiques des autres hommes qui lui sont contemporains.

Mais le but de l’âne est plutôt de servir et être utile à l’homme, qui lui est supérieur, et le but de l’homme est de servir le Créateur et de compléter Son dessein. Comme Ben Zoma a dit: « Tout cela a été créé, uniquement pour me servir, et moi, pour servir mon Créateur ». Il a dit: « Le Seigneur a tout fait pour Son but », car Il aspire et réclame notre perfection. Comme il est dit dans Béréshit Rabba, Paracha 8, que les anges Lui ont dit : « Qu’est donc l’homme, que Tu te souviennes de lui? Le fils de l’homme, que Tu penses à lui ? Pourquoi as-Tu besoin de ce problème? ». Le Créateur leur a dit: « Alors, pourquoi tous ces moutons et ce bétail? A quoi cela ressemble? A un roi qui a une tour remplie d’abondance, mais sans invité. Quel plaisir le roi a-t-il de toute cette abondance? ».

Ils répliquèrent sans attendre: « Seigneur notre maitre, Ton nom est glorieux sur toute la terre! Fais ce que bon Te semblera ». Apparemment, on devrait douter de cette allégorie, car où se trouve une telle tour remplie d’abondance? À notre époque, elle aurait été remplie d’invités jusqu’à n’en plus pouvoir! Néanmoins, ces propos sont honnêtes, puisque vous voyez que les anges ne se sont plaints d’aucune autre des créatures créées au cours des six jours de la Création, mais de l’homme. C’est parce qu’il a été créé à l’image de Dieu et est composé du Supérieur et de l’Inférieur, ensemble.

Les anges qui ont vu cela, ont été surpris et effrayés. Comment une âme spirituelle pure pourrait-elle descendre de son degré sublime, pour venir habiter avec ce corps bestial et souillé? En d’autres termes, ils se demandèrent: « Pourquoi as-tu besoin d’un tel problème »? La réponse qui leur a été donnée est qu’il y a déjà une tour remplie d’abondance, mais sans invité. Pour qu’elle soit remplie d’invités, nous avons besoin de l’existence de l’homme, fait du Supérieur et de l’Inférieur.

Pour cette raison, cette âme pure et chaste doit se revêtir sous la forme de ce corps souillé. Ils ont immédiatement compris et ont dit : « fais ce que bon Te semblera ». Sachez que cette tour remplie d’abondance suggère la totalité du plaisir et des bienfaits pour lesquels Il a créé les créatures, comme nos sages ont dit « la conduite du Bien est de faire le bien ».

Par conséquent, Il a créé les mondes pour combler Ses créatures. Et puisqu’il n’y a en Lui, ni passé ni futur, nous devons réaliser que dès qu’Il pensa à créer les créatures et à les combler de plaisir, elles apparurent et se dessinèrent immédiatement devant Lui, pleines de tout le plaisir et le bien, tel qu’Il avait pensé pour elles.

Dans le livre, Heftzi Bah [Mon désir est en elle], du Ari, il est écrit que tous les mondes, supérieurs et inférieurs, sont contenus dans Ein Sof [Infini], avant même le Tsimtsoum [restriction], par le principe de « Il est Un et Son Nom Un ». L’évènement du Tsimtsoum, qui est la racine des mondes ABYA limités jusqu’à notre monde, est survenu parce que les racines des âmes aspirent par elles-mêmes à égaler leur forme avec l’Emanateur. C’est le sens de Dvékout [adhésion], du fait que dans le spirituel, la séparation comme la Dvékout, ne sont possibles que dans des valeurs d’équivalence de forme ou de disparité de forme.

Comme Il voulait les combler de délices, le désir de recevoir du plaisir, a forcément été implanté dans les receveurs. Ainsi, leur forme s’est différenciée de la Sienne, car cette forme n’existe en aucune façon dans l’Emanateur, car, de qui pourrait-Il recevoir ? Le Tsimtsoum et Guevoul [la frontière/ la limite] ont été faits pour cette correction, jusqu’à ce que ce monde apparaisse dans la réalité où l’âme se revêt du corps physique. Et ainsi par la suite, lorsqu’il s’engage dans la Torah et travaille en vue de procurer satisfaction à son Faiseur, la forme de réception se réunira pour donner sans réserve. C’est le sens du texte, « et adhérer à Lui », car alors il égalise sa forme à Son Faiseur, et comme nous l’avons dit, l’équivalence de forme est Dvékout dans la spiritualité.

Lorsque la question de Dvékout est complétée dans toutes les parties de l’âme, les mondes retourneront à l’état d’Ein Sof, comme ils l’étaient avant le Tsimtsoum. « Dans leur pays, ils auront double héritage ». Car ils seront alors en mesure de recevoir une fois de plus tout le plaisir et le bien, qui sont déjà prêts pour eux dans le monde d’Ein Sof.

De plus, ils seront alors prêts pour la vraie Dvékout sans aucune disparité de forme, car leur réception ne sera plus pour eux-mêmes, mais pour contenter leur Faiseur. Il s’avère qu’ils ont égalisé la forme du don sans réserve avec l’Emanateur.

7) Maintenant nous pouvons comprendre leurs mots, que la Divinité dans les inférieurs est d’une grande nécessité. C’est une déclaration des plus étonnantes, bien qu’elle aille de pair avec l’allégorie précédemment citée, où ils ont comparé la question à un roi qui a une tour remplie d’abondance, mais sans invité. Il attend certainement assis que des invités arrivent, car sinon cette préparation aurait été vaine.

C’est comme l’histoire de ce grand roi qui a eu un fils dans sa vieillesse, auquel il était très attaché. Ainsi, depuis le jour de sa naissance, il ne pensait qu’à lui. Il rassembla les meilleurs livres et les meilleurs professeurs du pays, et il construisit pour lui un centre d’études de la sagesse. Il rassembla les meilleurs constructeurs du pays et fit bâtir des palais de plaisir pour lui, il rassembla tous les musiciens et les chanteurs et érigea des salles de concert. Il regroupa les meilleurs chefs cuisiniers et pâtissiers du pays et lui fit servir les mets les plus savoureux du monde entier, et bien d’autres choses encore.

Hélas, le garçon grandit et s’avéra être niais, dénué de toute envie de savoir. Il était également aveugle et ne voyait ni ne sentait la beauté des édifices, il était sourd et n’entendait pas les chanteurs. De plus, il devint diabétique, et ne fut autorisé à manger que du pain au blé entier, et tout cela attirait le mépris et la colère.

Cela nous permet de comprendre maintenant les sages à propos du verset: « Moi, le Seigneur, l’heure venue Je l’accélérerai », qui est interprété dans le Sanhédrin (98), « S’ils ne sont pas récompensés –en son temps; s’ils sont récompensés – Je l’accélérerai ».

Ainsi, il existe deux façons d’atteindre l’objectif ci-dessus: soit en étant attentif ce qui est appelé « le chemin de la repentance ». S’ils en sont récompensés, « Je l’accélérerai » s’appliquera. Cela signifie qu’il n’y a pas de temps précis fixé pour cela, mais il est certain que, lorsque qu’ils seront récompensés, la correction se terminera. S’ils ne sont pas récompensés d’être attentifs, il y a un autre chemin appelé « le chemin de la souffrance ». Comme le Sanhédrin l’a dit (97), « Je placerai sur eux un roi, comme Aman, et ils reviendront vers le bien contre leur volonté », signifiant en son temps, et dans ce cas, il y a un temps fixé.

Par cela, ils ont voulu nous montrer que Ses voies ne sont pas les nôtres. Et il ne Lui arriverait pas ce qui est arrivé à ce roi de chair et de sang, qui s’est donné tant de peine à faire l’impossible pour son fils chéri, et qui a été finalement accablé de mille tourments et tous ces ennuis étaient en vain, ne lui apportant que du mépris et de la colère. Par contre, tous les actes du Créateur sont certains et loyaux, et il n’y a pas de fraude en Lui. C’est ce que nos sages ont dit, « S’ils ne sont pas récompensés- en son temps ».

Ce que la volonté ne fait pas, le temps le fera, comme il est écrit: « vas-Tu envoyé des éclairs pour qu’ils viennent et Te disent : nous voici?». Il y a le chemin de la souffrance qui peut épurer tout défaut et toute matière, jusqu’à ce que l’on comprenne comment sortir la tête de cette auge bestiale, pour s’élever et gravir les échelons de l’échelle du bonheur et de la réussite humaine, pour adhérer à sa racine et compléter l’objectif.

8) Par conséquent, venez et comprenez, combien nous devons être reconnaissants à nos enseignants, qui nous transmettent leurs lumières sacrées et consacrent leurs âmes au bien des nôtres. Ils se tiennent au milieu entre le chemin de la souffrance cruelle et le chemin de la repentance. Ils nous sauvent de l’enfer de ce monde, qui est plus dur que la mort, et nous habituent à atteindre les plaisirs célestes, et à la douceur sublime et à l’amabilité qui est notre lot, prêts et nous attendent depuis le tout début, comme nous l’avons dit ci-dessus. Chacun d’eux opère dans sa génération, en fonction de la puissance de la lumière de sa Torah et de sa sainteté. Nos sages ont déjà dit: « Il n’y a pas une génération sans Abraham, Isaac ou Jacob ».

C’est notre Rav Isaac Louria [le ARI], cet homme divin qui a tant fait pour nous, et nous en fourni la pleine mesure. Il surpassa magistralement tous ses prédécesseurs, et si j’avais su en faire l’éloge, j’aurais loué ce jour où sa sagesse est apparue, presque comme le jour où la Torah a été donnée à Israël. Il n’y a pas assez de mots pour mesurer l’immensité de son œuvre sainte, accomplie en notre faveur. Les portes de l’atteinte étaient fermées et verrouillées. Il est venu et nous les a ouvertes, de telle sorte que celui qui souhaite entrer dans le palais du roi n’a pas besoin d’être pur et saint, d’aller se baigner ni de se raser les cheveux ni de mettre des vêtements propres, pour pouvoir se tenir devant le royaume sublime, de façon bienséante.

Il s’agit d’un homme de 38 ans, qui a subjugué par sa sagesse tous ses prédécesseurs y compris les Guéonim, et ceux de toutes les périodes. Tous les anciens sages de la terre, ces bergers audacieux, amis et disciples du divin sage, le RAMAK (Rabi Moshe de Cordoue), se sont levés devant lui comme les disciples devant le Rav.

Tous les sages des générations ultérieures et jusqu’à ce jour, sans aucune exception, ont abandonné tous les livres et traités antérieurs, la Kabbale du RAMAK, la Kabbale des Premiers et la Kabbale des Guéonim. Ils ont lié entièrement et exclusivement leur vie spirituelle à sa sainte sagesse.

Naturellement, ce n’est pas en vain qu’une victoire aussi totale fut accordée à un homme si jeune et en même temps père d’une sagesse aussi immense. Hélas, le diable continua à faire son travail, et ne cessa de dresser des obstacles tout au long de la route de l’expansion de la sagesse au sein du peuple saint.

Très peu réussirent à les surmonter. Cela est dû principalement au fait que ses paroles ont été consignées oralement, parce qu’il interpréta la sagesse au jour le jour devant ses disciples, qui étaient déjà âgés et très compétents dans le Zohar et les Tikounim [les corrections]. Dans la plupart des cas, ses paroles ont été arrangées en fonction de profondes questions qui lui avaient été adressées, en fonction des intérêts particuliers de chacun. Pour cette raison, il n’a pas transmis la sagesse dans un ordre satisfaisant, comme l’étaient les œuvres précédentes. Nous trouvons dans les textes que le Ari lui-même avait souhaité mettre en ordre toutes les réponses à ces questions.

À cet égard, il faut se référer au début des paroles de Rashbi [Rabbi Shimon Bar Yochaï] dans l’interprétation d’Idra Zouta, dans une brève introduction du Rav Haïm Vital. De plus, son enseignement n’a duré que très peu de temps, toute la période de son séminaire n’a été que d’environ dix-sept mois, comme il est dit dans la Porte des réincarnations, porte 8, p 49, car il est arrivé à Safed venant d’Égypte juste avant Pessah (la Pâque) en 1571, et à ce moment, le Rav Haïm Vital avait vingt-neuf ans. Et en Juillet 1572, à la veille du Shabbat de la Parashat Matot-Massaey, au début du mois d’Av [mois hébraïque], il tomba malade, et le mardi, le cinq du mois d’Av, de la semaine suivante, il est décédé.

Il est également écrit dans la Porte des réincarnations, porte 8, p 71a, que sur son lit de mort, il ordonna au Rav Haïm Vital de ne pas enseigner la sagesse à d’autres, et ne lui permit d’étudier que pour lui-même et en murmurant. Quant au reste de ses amis, il leur était totalement interdit de s’y engager, car, selon ses dires, ils ne comprenaient pas la sagesse correctement. C’est la raison pour laquelle le Rav Haïm Vital n’a pas arrangé les textes et les a laissé tels quels, en désordre. Naturellement, il n’a pas non plus expliqué les liens existant entre les différents sujets, de sorte que cela ne paraissent pas comme un enseignement pour les autres.

C’est la raison pour laquelle nous trouvons une si grande prudence de sa part, comme cela est bien connu de ceux qui maîtrisent les écrits du Ari. Les arrangements trouvés dans les écrits du Ari ont été arrangés et organisés trois générations plus tard, en trois fois, et par trois compilateurs.

Le premier compilateur a été le sage Yakoov Tzemakh. Il a vécu en même temps qu’Abraham Azoulay, qui est décédé en l’an 1643. Une grande partie des textes lui est parvenue, qu’il compila en de nombreux livres, dont le plus important est le livre Adam Yashar [l’Homme Droit], dans lequel il a recueilli la racine et les enseignements essentiels qui étaient à sa disposition. Toutefois, certains des livres que ce Rav avait compilés ont été perdus. Dans l’introduction de son livre, Kol BeRama [à voix haute], il présente tous les livres qu’il a compilés.

Le second compilateur est son brillant disciple, Meir Cohen Poppers [Paprish]. Il a fait plus que son Rav, puisque certains des écrits qui étaient détenus par le sage Samuel Vital lui sont parvenus. Il compila plusieurs ouvrages. Les plus importants d’entre eux sont les livres, Etz HaHaim [L’Arbre de vie] et Pri Etz Haim [Le fruit de l’Arbre de vie]. Ils contiennent toute l’étendue de la sagesse dans son sens le plus large.

Le troisième compilateur était le sage Samuel Vital, le fils de Haïm Vital. Il était un grand sage et de grande renommée. Il compila les célèbres Huit portes grâce au patrimoine que son père lui avait laissé. Ainsi nous voyons qu’aucun des compilateurs n’a eu en sa possession les écrits complets.

Ceci a fait qu’il leur a été très difficile d’arranger les sujets traités, surtout pour ceux qui n’avaient pas de compétence réelle dans le Zohar ni les Tikounim. Ainsi, rares sont ceux qui s’élevèrent.

9) En contrepartie, Il nous a privilégié en nous récompensant de l’esprit du Baal Shem Tov, dont la grandeur et la sainteté sont au-delà de toute parole et toute expression. Il n’a pas été compris et ne sera pas compris, sauf par ceux qui le méritent et qui ont servi à sa lumière, même si ce n’est que par intermittence, et selon ce que chacun a reçu dans son cœur. Il est vrai que la Lumière de sa Torah et sa sagesse sont construites essentiellement sur les fondements du Ari.

Cependant, elles ne se ressemblent pas du tout. Je vais vous l’expliquer à l’aide d’un exemple: c’est comme une personne qui se noie dans le fleuve, qui refait surface et coule, comme cela arrive à ceux qui se noient. Parfois, seuls les cheveux sont visibles, alors un conseil est rechercher pour l’attraper par la tête, parfois, son corps apparaît, alors un conseil est recherché pour l’attraper du côté du cœur.

De la même façon, après qu’Israël se soit noyé dans les eaux malveillantes de l’exil parmi les nations, et jusqu’à maintenant, il s’élève ou s’enfonce, mais toutes les époques ne sont pas identiques. A l’époque du Ari, seule la tête était visible. Ainsi, le Ari s’est donné beaucoup de mal pour nous sauver par le biais de l’esprit. A l’époque du Baal Shem Tov, il y a eu une accalmie. Par conséquent, c’était une bénédiction pour nous d’être sauvé par le cœur, et ce fut une grande et vraie délivrance pour nous.

Et pour nos nombreuses transgressions, la roue a encore tourné à notre génération et nous sommes tombés très bas, comme du sommet de la montagne jusqu’au fond de l’abîme. De plus, il y a eu l’affrontement entre les nations qui a bouleversé le monde entier. Les besoins ont augmenté et l’esprit s’est amenuisé et s’est corrompu dans la fange du matérialisme qui est devenu prépondérant.

Les serviteurs montent à cheval et les ministres vont à pied, et tout ce qui est dit dans notre étude de Massekhet Souta susmentionnée s’est réalisé, à cause de nos nombreuses transgressions. Un mur de fer s’est à nouveau érigé, même sur cette grande lumière du Baal Shem Tov, dont nous avons dit qu’elle nous illuminera jusqu’à l’établissement de notre complète rédemption. Et les sages de cœur n’ont pas cru en la possibilité qu’une telle génération puisse arriver, où ils ne pourraient pas voir sa lumière. Maintenant, nos yeux se sont assombris, nous avons été dépouillés de ce qui est bon, et quand j’ai vu cela je me suis dit: « Il est temps d’agir! ». C’est pourquoi, j’ai entrepris d’ouvrir largement les portes de la lumière du Ari, car il est le plus approprié et le plus apte pour notre génération, et « deux valent mieux qu’un ».

Nous ne devrions pas être blâmé pour la brièveté de ma composition, car elle correspond et est adaptée aux amoureux de la sagesse, car trop transvaser le vin dissipe sa saveur, et l’atteinte de la sagesse serait plus difficile pour le disciple. De plus, nous ne sommes pas responsables de ceux qui ont un cœur épais, puisque le langage pour les aider n’a pas encore été créé. Partout où ils posent leurs yeux, ils ne trouvent que la stupidité, tel que l’énonce la règle: de la même source à laquelle le sage puise sa sagesse, l’imbécile tire sa stupidité.

Ainsi, j’ai affirmé dès le début de mon livre et j’ai averti que je n’ai pas fait tant d’efforts pour ceux qui aiment regarder par la fenêtre, mais pour ceux dont les paroles du Créateur sont précieuses et qui se languissent de Lui et de Sa bonté, pour compléter le but pour lequel ils ont été créés, car pour eux se réalisera le verset « Tous ceux qui Me cherchent Me trouveront ».

10) Venez et voyez les paroles du sage, Eben Ezra dans son livre, « Yessod Mora », p 8b: « Et maintenant, notez et sachez que toutes les Mitsvot qui sont écrites dans la Torah ou les conventions que les pères ont établies, bien qu’elles soient principalement dans les actes ou en parole, ont toutes été établies pour corriger le cœur « car le Seigneur sonde tous les cœurs, et comprend tout dessein des pensées ». Il est écrit: « pour ceux qui sont droits dans leurs cœurs ». A l’opposé il est dit: « un cœur qui est le siège de pensées iniques ».

J’ai trouvé un verset qui contient toutes les Mitsvot, qui est « Tu craindras le Seigneur ton Dieu et tu Le serviras ». Le mot « crainte » contient toutes les Mitsvot négatives en parole et dans le cœur, ou en actes. C’est le premier degré à partir duquel on s’élève à l’œuvre de Créateur, qui contient toutes les Mitsvot positives. Elles habitueront le cœur de l’homme et le guideront jusqu’à ce qu’il adhère au Créateur, car c’est pour cela que l’homme a été créé. Il n’a pas été créé pour amasser des fortunes ni pour bâtir des édifices. Par conséquent, il doit demander tout ce qui l’amènera à L’aimer, à apprendre la sagesse et à rechercher la foi. Et le Créateur ouvrira les yeux de son cœur et renouvellera son esprit différemment. Alors, il sera aimé par son Faiseur, durant sa vie. Sachez que la Torah n’a été donnée qu’aux hommes de cœur.

Les mots sont comme des cadavres et les Taamim [goûts] comme les âmes. S’il ne comprend pas les Taamim, tous ses efforts seront en vain, et son travail insignifiant. C’est comme s’il s’efforçait à compter les lettres et les mots dans un livre de médecine, aucun remède n’en sortira. C’est aussi comme le chameau qui transporte de la soie: la soie ne lui est pas utile, ni le chameau ne lui est utile. Nous ne retiendrons qu’une chose de ses mots : s’accrocher à l’objectif pour lequel l’homme a été créé, à savoir: être en Dvékout [adhésion] avec le Créateur. Il dit donc qu’il faut rechercher tous les moyens qui l’amèneront à L’aimer, à apprendre la sagesse et à rechercher la foi, jusqu’à ce que le Créateur le récompense en lui ouvrant les yeux de son cœur et en lui renouvelant un esprit différent.

Alors, seulement, il sera aimé par son Faiseur durant sa vie. Il accentue délibérément un point précis: être aimé par son Faiseur durant sa vie. Cela indique que tant que l’on n’a pas atteint cela, son travail est incomplet, et que le travail nous a été donné nécessairement pour être fait aujourd’hui. Il termine le sujet en disant que la Torah a été donnée seulement aux hommes de cœur, c’est-à-dire ceux qui ont acquis un cœur pour aimer et Le désirer. Les sages les appellent « sages de cœur », car il n’y aura plus d’esprit bestial qui descendra et le mauvais penchant n’est présent que dans un cœur dénué de sagesse.

Il interprète et dit que les mots sont comme des cadavres et les Taamim, comme les âmes. Ne pas comprendre les Taamim est comme essayer de compter les pages et les mots d’un manuel de médecine, mais que cela n’aboutira pas un médicament. Il veut dire que l’on est obligé de trouver des astuces pour acquérir la possession susmentionnée. Car alors on peut goûter aux saveurs de la Torah, qui est la sagesse intérieure et ses mystères, et aux saveurs de la Mitsva, qui sont l’amour et le désir de Lui.

Sans cela, nous avons seulement les mots et les actes, des corps morts sans âme. C’est comme celui qui travaille dur à compter les pages et les mots d’un manuel de médecine, etc. il ne s’améliorera pas en médecine avant qu’il ne comprenne le sens des textes de médecine. Même après l’avoir acheté, peu importe le prix demandé, si l’organisation de l’étude et des actes n’est pas organisée de façon à le conduire à cela, ce sera comme le chameau qui transporte de la soie: la soie ne lui est d’aucune utilité, de même que le chameau n’est pas utile à la soie, pour l’amener à compléter l’objectif pour lequel il a été créé.

11) D’après ces propos, nos yeux se sont ouverts concernant les mots de Rabbi Shimon dans le Midrash Rabba, chapitre 6, à propos du verset: « Faisons l’homme ». Lorsque le Créateur est venu pour créer l’homme, Il consulta les anges, qui étaient divisés en factions et en groupes. Certains disaient « Qu’il soit créé », et d’autres disaient « Qu’il ne soit pas créé », comme il est écrit « La miséricorde et la vérité se rencontrent, la justice et la paix s’embrassent ».

 • La miséricorde a dit: « Qu’il soit créé, car il fait des actes miséricordieux ».

• La vérité a dit: « Qu’il ne soit pas créé, car il n’est que mensonges ».

• La justice a dit: « Qu’il soit créé, pour qu’il fasse la justice ».

• La paix a dit: « Qu’il ne soit pas créé, car il n’est que discorde ».

Qu’a fait le Créateur ? Il prit la vérité et la jeta à terre, comme il est écrit, « et il jeta la vérité à terre ». Les anges dirent au Créateur: « Pourquoi humilier votre sceau? Que la vérité se relève de la terre », comme il est écrit « la vérité jaillira de la terre ».

Ce texte est difficile à tous les égards:

a) Il n’explique pas encore la sévérité du verset, « Faisons l’homme ». A-t-Il vraiment besoin d’un conseil ? Comme il est écrit « Le salut est dans le cœur d’un conseiller?».

b) En ce qui concerne la vérité, comment peut-il dire que toute l’espèce humaine n’est que mensonge, alors qu’il n’y a pas une seule génération sans Abraham, Isaac ou Jacob?

c) Si ces paroles de vérité sont honnêtes, comment les anges de la miséricorde et de la justice sont-ils d’accord pour un monde qui n’est que mensonge ?

d) Pourquoi la vérité est appelée « sceau », qui vient aux marges d’une lettre? Car il est certain qu’il existe une réalité essentielle à part le sceau. N’y a-t-il aucune réalité en dehors des frontières de la vérité?

e) Se peut-il que les anges de la vérité pensent du Vrai Opérateur, que Son opération soit fausse?

f) Pourquoi la vérité mérite-t-elle une punition aussi sévère que d’être jetée à terre et dans la terre?

g) Pourquoi la réponse des anges n’est-elle pas présentée dans la Torah, comme c’est le cas pour la question?

Nous devons comprendre ces deux conduites complètement opposées qui nous ont été exposées. Ce sont les conduites de l’existence de toute la réalité de ce monde, et les conduites des modes d’existence de tout un chacun pour sa subsistance dans la réalité qui est devant nous. Pour finir, nous trouvons une conduite fiable dans la Providence remarquablement validée, qui contrôle la conception de la réalité de chaque créature.

Prenons par exemple, l’ordre d’arrivée d’un être humain dans la réalité.

L’amour et le plaisir sont sa première raison qui est évidente et fiable pour sa tâche. Dès qu’il a été extirpé du cerveau du père, la Providence lui offre un endroit sûr et protégé dans le ventre de la mère, afin qu’aucun étranger ne puisse le toucher. Là-bas, la Providence lui procure sa nourriture quotidienne dans la juste mesure. Elle répond à chacun de ses besoin, sans l’oublier ne serait-ce qu’un instant, jusqu’à ce qu’il gagne en force et sorte à l’air de notre monde, rempli d’innombrables obstacles.

A ce moment-là, la Providence lui confère la puissance et la force, et comme un héros armé et expérimenté, elle ouvre les portes et brise les murs, jusqu’à ce qu’il arrive à certaines personnes auxquelles il peut faire confiance pour l’aider pendant ses jours de faiblesse. Ce sont les personnes les plus chères au monde pour lui, qui le soutiendront dans son existence avec beaucoup d’amour et une grande compassion. Ainsi, la Providence l’enlace jusqu’à ce qu’il soit apte à exister et à continuer sa propre vie.

Ce qui s’applique à l’homme est également valable pour les espèces animale et végétale. Toutes sont merveilleusement surveillées, ce qui garantit leur existence, et tous les experts en sciences naturelles le savent. À l’autre extrémité, quand nous considérons l’ordre d’existence et de subsistance des modes d’existence de la réalité tout entière, du plus petit au plus grand, nous trouvons des ordres désorientés, qui ressemblent à une armée fuyant le champ de bataille, battue, malade, et affligée par le Créateur. Toute leur vie est comme la mort, ils ne peuvent pas vivre sauf par des souffrances et tourments d’abord, et risquent leurs vies pour gagner leur pain.

Même un pou minuscule doit se briser les dents pour trouver son repas. Combien doit-il sauter pour obtenir suffisamment de nourriture et se maintenir en vie? Cet exemple est valable pour tous, les petits comme les grands, et encore d’avantage avec l’espèce humaine, le joyau de la Création, qui est impliqué dans tout.

12) Nous discernons deux opposés dans les dix Sefirot de Kedousha [Sainteté]. Les neuf premières Sefirot sont dans la forme du don, et Malkhout, dans la réception. De plus, les neuf premières sont remplies de lumière, et Malkhout n’a rien de par elle-même. C’est le sens de notre distinction entre deux lumières dans chaque Partsouf: Ohr Pnimi [lumière intérieure] et Ohr Makif [lumière environnante], et deux dans les Kélim [récipients], qui sont le Kli [récipient] intérieur pour Ohr Pnimi et le Kli extérieur pour Ohr Makif. En ce qui concerne les deux opposés susmentionnés, on sait qu’il est impossible que deux opposés soient présents dans un même sujet.

Ainsi, il est nécessaire d’avoir un sujet spécifique pour Ohr Pnimi et un sujet spécifique pour Ohr Makif. Cependant, ils ne sont pas vraiment opposés dans Kedousha, car Malkhout est en Zivoug [accouplement] avec les neuf premières, et son attribut est également le don, sous la forme d’Ohr Hozer [lumière réfléchie]. Mais la Sitra Akhra [l’Autre Côté] n’a rien des neuf premières.

Elles sont construites principalement de l’espace vacant, qui est la grandeur de la forme de la réception, sur laquelle le premier Tsimtsoum [Restriction] s’est réalisé. Cette racine est restée sans lumière, même après que l’illumination de la Kav [Ligne] ait atteint l’intérieur du Reshimo [Réminiscence]. Et donc, elles sont complètement opposées à la vie et à la Kedousha, comme il est écrit « Dieu les a fait, l’un opposé à l’autre », donc elles sont appelées « morts ».

Il a été expliqué plus haut, au point 6, que toute la question du Tsimtsoum n’était qu’un ornement des âmes pour ce qui est de l’égalisation de leurs formes à celle de leur Créateur, qui est l’inversion des Kélim de réception en forme du don.

On constate que cet objectif est toujours refusé dans les Partsoufim de Kedousha. C’est parce qu’il n’y a aucun Espace Vacant, qui ait la forme complète de réception, sur laquelle a eu lieu le Tsimtsoum, et par conséquent, aucune correction ne lui est applicable, comme si elle n’existait pas dans la réalité. De plus, il n’y a certainement pas de correction dans la Sitra Akhra, bien qu’elle ait un Espace Vacant, car son intérêt est tout à fait opposé, et tout ce qu’elle reçoit meurt.

Par conséquent, nous avons seulement besoin d’un être humain dans ce monde. Durant son enfance, il est entretenu et existe par la Sitra Akhra, il en hérite les Kélim de l’Espace Vacant.

Quand il grandit, il se connecte à la structure de Kedousha grâce à la Torah et aux Mitsvot, pour contenter son Créateur. Ainsi, il transforme la grandeur de la réception déjà acquise, pour qu’elle ne soit que don. En cela, il égalise sa forme avec son Créateur et l’objectif est réalisé.

C’est le sens de l’existence du temps dans ce monde. On trouve en premier lieu, que les deux opposés ci-dessus ont été divisés en deux sujets distincts, à savoir la Kedousha et la Sitra Akhra, d’après « l’un opposé à l’autre». Ils demeurent encore dépourvus de la correction citée auparavant, car ils doivent être dans le même sujet, qui est l’homme.

Par conséquent, l’existence d’un ordre dans le temps nous est nécessaire, dès lors que, les deux opposés se succèdent, chez une personne, l’un après l’autre, signifiant une période de Katnout [petite enfance] et une période de Gadlout [âge adulte / maturité].

13) Maintenant nous pouvons comprendre la nécessité de la brisure des récipients et de leurs attributs, comme il est écrit dans le Zohar et les écrits du Ari, que deux sortes de lumières sont présentes dans chacune des dix Sefirot qui vont et viennent.

 • La première lumière est Ohr Ein Sof [lumière de l’infini], qui se déplace de haut en bas. Elle est appelée Ohr Yashar [lumière directe].

• La deuxième lumière est le résultat du Kli de Malkhout, remontant de bas en haut, appelée Ohr Hozer [lumière réfléchie].

Les deux s’unissent en une seule. Sachez qu’à partir du Tsimtsoum, et vers le bas, le point du Tsimtsoum est privé de toute lumière, et il reste un espace vide. La lumière supérieure n’apparaîtra pas dans la dernière Behina [discernement] avant la fin de la correction, et ceci est vrai, en particulier à propos de Ohr Ein Sof, appelée Ohr Yashar.

Toutefois, la deuxième lumière, appelée Ohr Hozer, peut apparaître dans la dernière Behina, vu que le Tsimtsoum ne s’y applique pas. Maintenant, nous avons appris que le système de la Sitra Akhra et des Klipot [écorces] est une nécessité pour le but du Tsimtsoum, afin d’implanter chez une personne le Kli de la grandeur de réception, en Katnout, où il dépend d’elle. Ainsi, la Sitra Akhra a également besoin d’abondance.

Où pourrait-elle la prendre si elle est faite uniquement de la dernière Behina, qui est un espace vide de toute lumière, puisque à partir du Tsimtsoum et en bas, la lumière supérieure s’est complètement séparée d’elle? La brisure des récipients a donc été préparée. La brisure indique qu’une partie d’Ohr Hozer des dix Sefirot du monde des Nekoudim est descendue d’Atsilout jusqu’à l’espace vide. Et vous savez déjà qu’Ohr Hozer peut aussi apparaître dans l’espace vide. Cette partie d’Ohr Hozer qui est descendue d’Atsilout vers l’extérieur, contient 32 Behinot [discernements] particuliers dans chacune des Sefirot des dix Sefirot de Nekoudim. 10 fois 32 font 320.

Ces 320 Behinot qui sont descendues, ont été préparées pour maintenir l’existence des Inférieurs, et viennent à eux sous la forme de deux systèmes, comme il est écrit, « Dieu les a fait opposés l’un à l’autre », ce qui signifie les mondes d’ABYA de Kedousha, et en face d’eux les mondes d’ABYA de Sitra Akhra. Dans l’interprétation du verset, « un peuple sera plus puissant que l’autre », nos sages ont dit que lorsqu’un se lève, l’autre tombe, et Tyr ne s’est construite que sur les ruines de Jérusalem ».

Il en est ainsi quand ces 320 Behinot apparaissent toutes dans la Sitra Akhra, et alors la structure entière de Kedousha, par rapport aux inférieurs est entièrement détruite. En outre, ces 320 Behinot ne peuvent se connecter qu’à la Kedousha. A ce moment, le système de Sitra Akhra est entièrement détruit de la terre, et elles peuvent également se diviser plus ou moins équitablement entre les deux, en fonction des actions des gens, et ainsi ils s’incarnent dans les deux systèmes jusqu’à ce que la correction soit complétée.

Après la brisure des récipients et la descente de ces 320 Behinot d’étincelles de lumière d’Atsilout vers l’extérieur, 288 étincelles se sont clarifiées et sont montées, signifiant que tout ce qui est descendu des neuf premières Sefirot dans les dix Sefirot de Nekoudim. 9 fois 32 font 288 Behinot, qui sont celles qui se reconnectent pour construire le système de Kedousha. Il s’ensuit qu’il ne reste à la Sitra Akhra que les 32 Behinot qui sont descendues de Malkhout du monde des Nekoudim.

C’était le début de la structure de la Sitra Akhra, dans sa forme la plus minimale, quand elle n’est pas encore apte à remplir son rôle. L’achèvement de sa construction ne s’est terminé que plus tard, lors du péché d’Adam ha Rishon avec l’arbre de la connaissance. Ainsi nous trouvons que ces deux systèmes, opposés l’un à l’autre, œuvrent pour la persistance et le maintien de la réalité.

La portion de lumière nécessaire pour cette existence est de 320 étincelles. Celles-ci ont été préparées et mesurées à la brisure des récipients. Ce ratio de lumière se repartit entre les deux systèmes, la conduite du maintien et de l’existence de la réalité dépendent d’eux. Sachez que le système de Kedousha doit contenir au moins un ratio de 288 étincelles pour compléter ses neuf premières Sefirot.

Alors seulement, il pourra assurer et maintenir l’existence des inférieurs, et c’était le cas avant le péché d’Adam ha Rishon. C’est pour cette raison que la réalité tout entière était alors menée par le système de Kedousha, car elle avait toutes les 288 étincelles.

14) Dès lors, nous avons trouvé une solution pour l’histoire des quatre factions: la Miséricorde, la Justice, la Vérité et la Paix, ont protesté contre le Créateur lors de la création de l’homme. Ces anges sont les serviteurs de l’âme humaine, c’est pourquoi Il a négocié avec eux, car tout l’œuvre de la Création a été créé d’après eux, car chaque âme se compose de dix Sefirot d’Ohr Pnimi [Lumière intérieure] et Ohr Makif [la Lumière environnante].

• La miséricorde est l’Ohr Pnimi des neuf premières de l’âme.

• La justice est l’Ohr Pnimi de Malkhout de l’âme.

• La vérité est l’Ohr Makif de l’âme.

Nous avons déjà dit qu’Ohr Pnimi et Ohr Makif sont opposées. En effet, Ohr Pnimi s’étend par la loi de l’illumination de la ligne, qui l’empêche d’apparaître au point du Tsimtsoum, qui est la forme de Gadlout de la réception. Ohr Makif, quant à elle, s’étend d’Ohr Ein Sof, qui entoure tous les mondes, car dans Ein Sof, petits et grands sont égaux.

Pour cette raison, Ohr Makif illumine et donne aussi au point de Tsimtsoum, et à fortiori à Malkhout. Comme elles sont opposées, deux Kélim sont nécessaires. C’est parce que Ohr Pnimi illumine les neuf premières, et Malkhout n’est éclairée qu’en fonction de la loi des neuf premières, et pas du tout pour elle-même. Cependant, Ohr Makif illumine dans les Kélim qui s’étendent spécifiquement du point du Tsimtsoum, qui est appelé le Kli extérieur.

Nous comprenons maintenant pourquoi la vérité est appelée le « Sceau ». C’est un nom emprunté à un sceau apposé en marge de la lettre, à la fin du texte. Cependant, il lui octroie et lui donne sa validité. Sans le sceau, elle est sans valeur et tout le texte devient inutile. De même, Ohr Makif, apporte ses bienfaits au point du Tsimtsoum, qui est la mesure de réception de Gadlout, jusqu’à ce qu’il égalise sa forme avec son Créateur dans le don. En effet, c’est le but de tous les mondes limités, inférieurs et supérieurs.

La vérité a protesté contre la création de l’Homme en déclarant qu’il n’est que mensonges, car selon le point de vue du Créateur, l’homme n’a pas de Kli extérieur, dont il a besoin pour s’étendre du point du Tsimtsoum, parce qu’il s’est déjà séparé de Sa lumière. C’est pourquoi, les anges de la vérité ne pouvaient pas aider l’homme à obtenir Ohr Makif.

C’est pour cette seule fin que les mondes limités, inférieur et supérieur, ont été créés, et l’homme doit en être l’unique sujet. Mais puisque cet homme est inapte à son rôle, ils sont donc tous chaos et mensonges, tout ce travail en eux était inutile.

Cependant, c’est l’inverse avec les anges de la Miséricorde et de la Justice, qui appartiennent spécifiquement à Ohr Pnimi de l’âme. Du fait qu’il n’ait rien de l’Espace Vacant, ils pourront lui octroyer sans réserve toutes les lumières de Neshama, jusqu’à la perfection la plus sublime. Ainsi, ils étaient heureux de pouvoir lui être utile et ils acceptèrent la Création de l’homme. Parce qu’ils sont NHY (Netsakh, Hod, Yessod) qui entrent en Zivoug de Hakaa [accouplement par coups], ils appartiennent à la moitié d’Ohr Makif de la partie Ohr Hozer qui est en elle.

Les anges de la Paix ont affirmé qu’il n’est que querelle. En d’autres termes, comment recevra-t-il Ohr Makif ? En fin de compte, ils ne peuvent venir dans le même sujet avec Ohr Pnimi, puisqu’elles sont opposées l’une à l’autre, ce qui signifie des querelles sans fin. L’Ohr Makif est double : Ohr Hozer future et Ohr Makif future.

Le Kli Extérieur d’Ohr Hozer est le Massakh [l’écran]. Le Kli Extérieur de Ohr Makif est l’Aviout de Bekhina Dalet [quatrième discernement] lui-même, à savoir le Lev Ha Even [le cœur de pierre].

Il s’avère donc qu’il ne manquait à Adam ha Rishon que le Kli Extérieur, qui appartient aux anges de la vérité. Il ne lui manquait pas le Kli Extérieur, qui appartient aux anges de la paix. C’est pourquoi ils ont accepté la Création, tout en affirmant qu’il n’est que dispute, ce qui signifie que Ohr Makif ne peut pas entrer dans le Kli intérieur car ils sont opposés.

15) Maintenant, nous avons été récompensés de comprendre le reste des versets du péché de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, qui est des plus profonds. Nos sages ne nous en ont révélé qu’une partie, et ont caché, derrière leurs mots, dix autres parties. En avant-propos, il est écrit: « Et ils étaient tous les deux nus, l’homme et sa femme, et n’avaient pas honte ». Sachez que le vêtement signifie un Kli extérieur. Ainsi, l’écrit veut d’abord nous démontrer la raison du péché de l’arbre de la connaissance, comme il est écrit dans le verset « Il est redoutable avec les enfants de l’homme, car Tu viens à lui avec des histoires ». Cela signifie que son péché avait été préparé à l’avance, et c’est le sens des mots qu’Adam et sa femme n’avaient pas un Kli Extérieur au moment de la création, mais seulement des Kélim intérieurs, qui s’étendent du système de Kedousha, c’est pourquoi ils n’avaient pas honte. Cela signifie qu’ils n’ont pas ressenti qu’ils leur manquaient, car la honte se réfère à une sensation d’absence.

Nous savons que la sensation du manque est la première raison pour combler ce manque. C’est comme quelqu’un qui se sent malade et est disposé à recevoir un médicament. Cependant, s’il ne sent pas qu’il est malade, il évitera certainement tout remède. En effet, cette tâche est rempli par le Kli Extérieur, car il est dans la construction du corps et est vide de lumière, puisqu’il vient de l’Espace Vacant, cela engendre la sensation de vide et de manque en lui, et en a honte.

Par conséquent, il doit revenir remplir ce manque et attirer Ohr Makif qui lui manque, et qui est sur le point de remplir ce Kli. C’est le sens du verset: « Et ils étaient tous deux nus, Adam et sa femme », du Kli Extérieur. Pour cette raison, ils n’avaient pas honte, car ils ne ressentaient pas son absence. De cette manière, ils sont dépourvus de la finalité pour laquelle ils ont été créés.

Pourtant, nous devons bien comprendre la sublimité de cet homme, créé par les mains du Créateur, et celle de sa femme, en qui Il a mis plus d’intelligence qu’en lui, comme c’est écrit (Nidah 45) dans l’interprétation de ce verset: « Et le Seigneur fit la côte ».

Alors, comment se fait-il qu’ils aient échoué et aient été si stupides n’ayant pas su se méfier de la ruse du serpent? De plus, le serpent, dont le texte témoigne qu’il était plus rusé que tous les animaux des champs, comment a-t-il proféré une telle sottise et un tel non-sens que s’ils mangeaient le fruit de l’arbre de la connaissance, ils deviendraient Dieu? Comment une telle bêtise a-t-elle pu se nicher dans leurs cœurs? De plus, il est dit ci-dessous qu’ils n’ont pas mangé de l’arbre de la connaissance à cause de leur désir de devenir Dieu, mais simplement parce que le fruit était bon à manger, ce qui est apparemment un désir bestial!

16) Nous devons connaître la nature de deux types de clarifications qui s’appliquent ici:

• La première clarification est appelée «la clarification du bien et du mal ».

• La deuxième clarification est appelée « la clarification de la vérité et du mensonge ».

Cela signifie que le Créateur a implanté une force de clarification dans chaque créature, qui exécute tout ce qui est bon pour elle et qui lui procure la perfection désirée. Donc la première clarification est la force active physique. Elle fonctionne en utilisant la sensation d’amer et de doux, qui déteste et repousse la forme amère, car elle lui est néfaste, et aime et est attirée par le sucré parce qu’il lui est bénéfique. Cette force opérationnelle est suffisante dans le minéral, le végétal et l’animal de la réalité, pour les amener à leur perfection désirée.

Au-dessus d’elles est l’espèce humaine, dans laquelle le Créateur a implanté une force d’action rationnelle. Elle opère par le biais de la deuxième clarification susmentionnée, en rejetant le mensonge et la vacuité, avec un dégoût qui va jusqu’à vomir, et attire les vraies questions et tout ce qui est utile, avec un grand amour.

Cette clarification est appelée « la clarification de la vérité et du mensonge ». Elle s’applique uniquement à l’espèce humaine, chacun selon sa propre mesure. Sachez que cette seconde force agissant a été créée et est arrivée à l’homme en raison du serpent, car lors de la création, il n’avait que la première force active, c’est-à-dire les clarifications du bien et du mal, qui lui était suffisantes à ce moment-là.

Je vous l’expliquerai par une allégorie: si les justes étaient récompensés en fonction de leurs bonnes actions, et les méchants punis selon leurs mauvaises actions dans ce monde, alors la Kedousha serait déterminée pour nous comme une réalité douce et bonne, et la Sitra Akhra serait définie comme une réalité mauvaise et amère.

De cette façon, le commandement du choix nous aurait été donné, de la manière suivante: «Voici, j’ai mis devant toi le doux et l’amer, choisis donc le doux ». Ainsi, tous les gens auraient été certains d’atteindre la perfection, car ils auraient certainement fui la transgression, puisqu’elle est mauvaise pour eux. Et ils auraient été occupés sans cesse, nuit et jour, par Ses Mitsvot, comme le font aujourd’hui certains imbéciles, préoccupés par les questions du corps et de sa saleté, car cela est bien et doux à leurs yeux.

Telle était la question d’Adam ha Rishon, lorsqu’Il l’a créé. « Et Il le plaça dans le Jardin d’Éden pour le cultiver et pour le garder », qui a été ainsi interprété par nos sages: « le cultiver » sont les Mitsvot positives, et « le garder » sont les Mitsvot négatives. Ses Mitsvot positives étaient de manger et de se délecter de tous les arbres du jardin, et ses Mitsvot négatives étaient de ne pas manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Les Mitsvot positives étaient douces et agréables et les Mitsvot négatives étaient de s’écarter du fruit amer et dur comme la mort. Il n’est donc pas surprenant qu’on ne puisse les appeler Mitsvot et travail. Nous en trouvons des identiques dans notre travail actuel, à travers les plaisirs des jours de Shabbat et de fêtes, où nous sommes récompensés d’une Kedousha supérieure, tout comme nous recevons une récompense pour nous être écartés des reptiles et des insectes ou toutes sortes de choses que l’on trouve répugnantes. Nous voyons donc que le choix dans le travail d’Adam ha Rishon était avec « choisis donc le doux ».

Il s’avère que le palais[de la bouche] corporel était à lui seul suffisant pour tout ce dont il avait besoin, pour savoir ce que le Créateur avait ordonné, et ce qu’Il ne lui avait pas ordonné.

17) Maintenant nous pouvons comprendre la ruse du serpent, au sujet duquel nos sages ont ajouté et précisé que SAM s’en était revêtu, parce que ses mots étaient très élevés. Il a commencé par dire incidemment que le Créateur a dit de ne manger d’aucun arbre du jardin. Cela signifie qu’il a commencé à parler avec elle, car la femme n’a pas reçu d’ordre du Créateur. Par conséquent, il la questionne sur les modes de clarifications. Par exemple, comment savait-elle que l’Arbre de la Connaissance avait été interdit? Et puis: « peut-être que tous les fruits du Jardin vous ont-ils été également interdits?». Et la femme dit ... « Nous pouvons manger les fruits des arbres du jardin ... Mais vous ne mangerez pas de cet arbre ci, et vous n’y toucherez point, sinon vous pourriez mourir! ».

Il y deux grandes précisions ici:

A. Le fait de toucher n’a jamais été interdit; pourquoi l’a-t-elle ajouté à l’interdiction?

B. A-t-elle mis en doute les paroles du Créateur ?

Le Créateur a dit « vous mourrez certainement», et la femme a dit « sinon vous pourriez mourir ». Se pourrait-il qu’elle n’ait pas cru aux paroles du Créateur, même avant le péché? Il est vrai que la femme n’a répondu qu’à la question du serpent. Elle savait ce que le Créateur avait interdit, que tous les fruits des arbres du Jardin étaient doux et agréables et comestibles. Cependant, elle était déjà sur le point de toucher cet arbre à l’intérieur du jardin, et goûta en lui une saveur qui était aussi dure que la mort.

Elle-même a prouvé, d’après sa propre observation, qu’il existe un risque de mourir, même en touchant. C’est pourquoi, elle a ajouté à la compréhension du commandement de l’interdiction, qu’elle avait entendu de son mari, car c’est avec l’expérience que l’on devient sage. « Sinon vous pourriez mourir » se réfère à l’action de toucher. La réponse est apparemment suffisante, car qui pourrait se mêler et nier le goût d’un autre?

Cependant, le serpent la contredit et dit : « Vous ne mourrez point; car Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront ». Il nous faut donc examiner avec précision la question de l’ouverture des yeux. En effet, il l’a informée d’une chose nouvelle, au-delà d’elle. Il leur a prouvé que la bêtise était de penser que le Créateur a créé quelque chose de nocif et nuisible dans son monde. Il est clair qu’en ce qui concerne le Créateur, il n’y a pas de mal ni de nuisibilité. Mais l’amertume que vous goûterez en lui, même si ce n’est qu’en le touchant, provient seulement de vous-même, car « manger » vient vous informer de la hauteur de votre mérite.

Aussi, c’est d’une Kedousha supplémentaire dont vous avez besoin pendant l’acte, de sorte que votre seule intention sera d’apporter satisfaction à votre Créateur, et de maintenir l’intention pour laquelle vous avez été créés. C’est pourquoi, il vous apparaît comme mauvais et nocif, afin que vous compreniez le supplément de Kedousha requis de vous.

« Du jour où vous en mangerez » signifie que si l’acte est dans Kedousha et la pureté aussi claire que le jour, alors « Vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal». Cela signifie que, comme pour le Créateur, cela est certainement d’une douceur sans égale, pour vous aussi, le bien et le mal seront pour vous en équivalence complète, douce et délicieuse.

Néanmoins, il est encore possible de douter de la crédibilité du serpent, car le Créateur ne lui a pas dit cela Lui-même. Par conséquent, le serpent dit en premier: « Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront ». Cela signifie qu’il n’est pas nécessaire pour le Créateur de vous en informer, car Il sait que si vous y faites attention, vous mangerez du côté de Kedousha, et vos yeux s’ouvriront d’eux-mêmes, pour comprendre la mesure de Sa grandeur, car vous sentirez la douceur merveilleuse en Lui. Il n’a donc pas besoin de vous le faire savoir, car Il a implanté en vous la force de clarifier, afin que vous sachiez par vous-mêmes ce qui est bénéfique. Il est écrit juste après: « Et la femme vit que l’arbre était bon à manger, et qu’il était un délice pour les yeux ».

Cela signifie qu’elle ne se fia pas à Ses paroles, mais alla et examina de sa propre initiative et d’après sa compréhension, et se sanctifia d’une Kedousha supplémentaire, afin de contenter le Créateur, et pour accomplir l’intention qui était attendue d’elle, et non pas du tout pour son plaisir. À ce moment, ses yeux s’ouvrirent, comme le serpent l’avait dit: « Et la femme vit que l’arbre était bon à manger ».

En d’autres termes, en voyant que « c’était un délice pour les yeux », avant même de le toucher, elle sentit une grande douceur et un grand désir, et rien qu’à le voir, elle n’avait jamais autant désiré aucun arbre du Jardin. Elle apprit aussi que l’arbre est bon pour la connaissance, ce qui signifie qu’il y a beaucoup plus à envier et à convoiter cet arbre que tous les autres arbres du jardin. Ceci se réfère au fait de savoir qu’ils ont été créés pour cet acte de manger, ce qui est tout le but, comme le serpent le lui avait dit. Après toutes ces observations concluantes, « Elle prit de son fruit et en mangea, et elle en donna aussi à son mari, et il en mangea avec elle ».

Le texte précise « avec elle », signifiant que c’était avec la pure intention de donner sans réserve et non pour dans son propre intérêt. Telle est la signification des mots « et elle en donna aussi à son mari avec elle », avec elle dans Kedousha.

18) Maintenant nous arrivons au cœur du sujet et à l’erreur qui était à sa base. Cet arbre de la connaissance du bien et du mal était mêlé à l’espace vacant, c’est-à-dire à la forme de Gadlout dans la réception, sur laquelle il y avait un Tsimtsoum, et de laquelle la lumière supérieure s’était déjà séparée. Il a également été expliqué qu’Adam ha Rishon n’avait pas du tout la forme Gadlout de réception dans sa structure, qui s’étend de l’espace vacant. Et au contraire, il s’étend tout entier du système de Kedousha, qui ne concerne que le don. Il est écrit dans le Zohar (Kedoshim), qu’Adam ha Rishon n’avait rien de ce monde.

Pour cette raison, l’arbre de la connaissance lui a été interdit, de même que sa racine et tout le système de Kedousha, lesquels sont séparés de la Sitra Akhra, en raison de leur disparité de forme, qui est la séparation. Ainsi, il lui a également été ordonné et avertit de ne pas s’y connecter, car il se serait séparé de sa racine sainte et mourrait comme la Sitra Akhra et les Klipot, qui sont mortes, car elles sont contraires et séparées de la Kedousha et de la vie des vies. Cependant, Satan, qui est SAM, l’ange de la mort, qui s’est vêtu du serpent, est descendu et a séduit Eve par le mensonge: «Vous ne mourrez pas ».

On sait que tout mensonge ne tient pas, s’il n’est pas précédé par des paroles de vérité. Par conséquent, il a commencé par une vérité et lui a révélé que le but de la Création est de corriger cet arbre, c’est-à-dire inverser les grands Kélim de réception du côté du don.

Il lui a dit que le Créateur avait mangé de cet arbre et avait créé le monde, c’est-à-dire qu’Il a regardé ce sujet d’après « la fin d’un acte est dans la pensée préliminaire», et donc, Il a créé le monde. Comme nous l’avons vu plus haut, toute la question du Tsimtsoum Aleph était seulement pour l’homme, destiné à égaliser la forme de réception à celle du don.

C’était la vérité, c’est pourquoi il réussit et la femme le crut quand elle se prépara à recevoir et à se réjouir dans le seul but de donner. Il s’avère que de toute façon, le mal avait disparu de l’arbre de la connaissance du bien et du mal et l’arbre de la connaissance du bien est resté, vu que le mal n’était que le changement de forme de réception pour soi-même qui a été implanté en lui pour qu’il s’implante. Cependant, par la réception afin de donner, il est amené à sa perfection complète, et donc vous trouvez qu’elle a causé la grande union, comme il se doit à la fin de l’acte. Toutefois, cette Kedousha supérieure était encore prématurée, car elle n’était pas encore prête à y être, sauf quand elle a mangé la première fois, mais pas la seconde fois.

Je vais vous expliquer qu’il y a une différence entre s’abstenir d’un grand plaisir avant d’y avoir goûté et s’y être habitué, et s’abstenir du plaisir après y avoir goûté et s’y être attaché. Le premier peut certainement s’abstenir une fois pour toute, mais l’autre doit faire beaucoup d’efforts pour quitter le plaisir petit à petit, jusqu’à s’en défaire.

De même ici, puisque la femme n’avait pas encore goûté à l’arbre de la connaissance, et était complètement dans le don. Il lui a donc été facile d’en manger la première fois, afin de contenter le Créateur dans la Kedousha absolue. Cependant, après y avoir goûté, elle était déjà prise d’un grand désir et de beaucoup de convoitise pour l’arbre de la connaissance, au point qu’elle ne pouvait plus s’en défaire, car elle en avait perdu contrôle.

C’est pourquoi nos sages ont dit qu’ils en ont mangé prématurément, ce qui signifie qu’il n’était pas mûr. A savoir, avant d’avoir acquis la force et la puissance de dominer leurs penchants. Cela ressemble à ce que les sages ont dit dans Massekhet Yévamot, « j’ai mangé et je mangerai encore ».

Cela signifie que même quand il a explicitement entendu que le Créateur était en colère contre lui, il n’a toujours pas pu s’en détacher, car la convoitise s’était déjà connectée à lui. Il s’avère que la première fois que le fruit a été mangé c’était du côté de Kedousha, et la deuxième fois, dans une grande saleté.

Maintenant nous pouvons comprendre la sévérité de la punition de l’arbre de la connaissance, pour lequel tous les hommes sont mis à mort. Cette mort vient de l’avoir mangé, comme le Créateur l’avait prévenu, « le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement ».

La forme de Gadlout de la réception s’étend dans ses organes de l’espace vacant, et à partir du Tsimtsoum, la lumière supérieure ne peut plus être avec elle sous le même toit. Ainsi, ce souffle de vie éternelle, exprimé dans le verset, « et il insuffla dans ses narines un souffle de vie », a dû le quitter et se contenter d’une tranche de pain dans sa vie temporaire. Cette vie n’est pas une vie éternelle comme auparavant, ou tout lui était pourvu, mais ressemble plutôt à une vie à transpirer, c’est-à-dire sa vie a été divisée en de minuscules gouttelettes, où chaque goutte est un fragment de sa vie précédente.

Et c’est le sens des étincelles d’âmes qui ont été réparties tout au long de sa descendance. Ainsi toute sa descendance, toutes les personnes dans le monde à toutes les générations, jusqu’à la dernière génération, complètent le but de la création, formant une longue chaîne, et les actes du Créateur n’ont absolument pas changé par le péché de l’arbre de la connaissance. Mais cette lumière de la vie, qui est venue en une fois dans Adam ha Rishon, s’est étendue et s’est prolongée en une longue chaîne, tournant sur la roue de la transformation des formes jusqu’à la fin de la correction, sans s’arrêter un seul instant, puisque les actes du Créateur doivent être vivants et durables, et « On monte dans la sainteté, et on n’en descend pas ».

Comme cela a été le cas pour l’homme, il en est de même pour toutes les créatures dans le monde, car elles descendent toutes d’une forme éternelle et générale, sur la roue de la transformation de forme, comme l’homme. L’homme et le monde ont une valeur intrinsèque et une valeur extrinsèque. L’externe s’élève et diminue toujours en fonction de l’interne. C’est le sens de « à la sueur de ton front tu mangeras du pain ». Car au lieu du souffle de vie antérieur, que le Créateur avait insufflé dans ses narines, il y a maintenant la sueur de la vie dans ses narines.

19) Nos sages ont dit (Babba Batra 17), « Il est le mauvais penchant, il est Satan, il est l’ange de la mort. Il descend et incite, monte et se plaint, il vient et il prend son âme ».

C’est parce que deux défaillances générales se sont produites à cause du péché de l’arbre de la connaissance.

La première défaillance est relative à « monte et se plaint », car après avoir été tenté et avoir mangé de l’arbre de la connaissance, et avoir acquis un récipient de réception de l’espace vacant dans la structure de son corps, il s’ensuivit la haine et l’éloignement entre la lumière éternelle de la vie, que le Créateur avait insufflé dans les narines d’Adam, et le corps d’Adam. Cela ressemble à ce qu’ils ont dit « Tous les orgueilleux, le Créateur dit : Moi et lui ne pouvons habiter dans la même demeure ».

Il en est ainsi, car la fierté découle des récipients de réception de l’espace vacant, duquel la lumière supérieure s’est déjà éloignée et s’est séparée depuis le Tsimtsoum. Il est écrit dans le Zohar que le Créateur déteste les corps, qui sont construits seulement pour eux-mêmes. C’est pourquoi la lumière de la vie l’a fuit, et c’est la première défaillance.

La deuxième défaillance est la descente des 288 étincelles qui étaient déjà connectées au système de Kedousha, et qui à présent ont été transmises et sont descendues au système de Sitra Akhra et des Klipot, pour que le monde ne soit pas détruit. Il en est ainsi parce que le système de Kedousha ne peut pas entretenir ni nourrir l’homme et tout le monde, à cause de la haine qui s’est formée entre la Kedousha et les Kélim de l’espace vacant, d’après la loi des contraires, « Moi et Lui ne pouvons habiter dans la même demeure ».

Ainsi, les 288 étincelles ont été remises au système de la Sitra Akhra, afin d’alimenter et de soutenir l’homme et le monde, tout au long des incarnations des âmes dans les corps comme il est écrit « dix mille par génération, et pendant mille générations », jusqu’à la fin de la correction.

Par cela vous comprendrez pourquoi elles sont appelées Klipot. C’est parce qu’elles sont comme la pelure d’un fruit. La peau dure enveloppe et couvre le fruit pour le protéger de toute saleté et dégât jusqu’à ce qu’il soit consommé, car sans elle, le fruit se gâterait et ne remplirait pas son but. Ainsi, vous trouvez que les 288 étincelles ont été transmises aux Klipot, pour nourrir et permettre la réalité, jusqu’à ce qu’elles s’unissent et atteignent l’objectif souhaité.

La seconde défaillance susmentionnée est relative à « il vient et prend son âme ». Je tiens à dire que même cette infime partie de l’âme qui reste à une personne, comme « la sueur de la vie précédente », la Sitra Akhra l’a également volée, par le même don sans réserve qui lui a donné des 288 étincelles qui lui étaient destinées.

Pour comprendre cela, vous avez besoin de vous représenter clairement la Sitra Akhra, telle qu’elle est, pour pouvoir connaitre tous ses chemins. Toutes les parties de la réalité du monde inférieur sont des branches, s’étendant de leurs racines, comme une empreinte d’un sceau du monde supérieur, et le supérieur en a un de plus haut que lui, et ainsi de suite de haut en plus haut. Sachez que tout discernement des branches aux racines est sur la seule base de leur substance. Cela signifie que les substances en ce monde sont des fondements matériels, et les substances dans le monde de Yetsira sont des fondements spirituels, relatifs à la spiritualité de Yetsira. Et ainsi dans chaque monde. Cependant, les faits et les phénomènes qui s’y passent, ont la même valeur que chaque branche à sa racine, comme deux gouttes d’eau identiques, et comme l’empreinte dont la forme est identique au sceau à partir duquel il a été oblitéré. Et une fois cela compris, nous pouvons chercher la branche que la partie supérieure de Sitra Akhra a dans ce monde, et à travers elle, nous connaitrons aussi la racine de la partie supérieure de Sitra Akhra.

Nous trouvons dans le Zohar (Portion Tazriya) que les afflictions dans les corps des personnes sont les branches de la partie supérieure de la Sitra Akhra. Ainsi, prenons le niveau animal, nous y constatons que efflorescence qui survient dans son corps par l’atteinte du plaisir, est ce qui lui octroie la vie.

Ainsi, la Providence a fait que peu importe où les petits posent leurs yeux, ils auront de la satisfaction et du plaisir, même pour des choses les plus insignifiantes. Il en est ainsi parce que le niveau du petit a besoin de davantage de vitalité, pour pouvoir grandir et se développer. Et donc leur plaisir existe. Ainsi, vous trouvez que la lumière du plaisir est le père de la vie.

Toutefois, cette loi ne s’applique que pour des plaisirs qui viennent au niveau général. Mais pour un plaisir séparé, quand le plaisir est concentré et n’est reçu que par une partie séparée du niveau animal, on y trouve alors la règle inverse. A savoir, s’il y a un endroit défectueux dans sa chair, qui exige de le gratter et le frotter, la démangeaison porte sa récompense en lui, car il en ressent un grand plaisir qu’il poursuit.

Cependant, ce plaisir comporte aussi une goutte de potion mortelle, car s’il ne maîtrise pas son penchant et ne paye pas sa demande incessante, les paiements vont encore augmenter sa dette. En d’autres termes, selon la taille du plaisir à se gratter, de même l’affliction augmentera et le plaisir se transformera en douleur. Quand il commence à se rétablir, une nouvelle demande de gratter apparaît, et dans une plus large mesure qu’auparavant. Et s’il ne peut toujours pas contrôler son penchant ni payer pour satisfaire sa demande, l’affliction grandira aussi.

Finalement, elle lui apporte une goutte amère, qui empoisonne tout le sang de cet animal. Et de ce fait il meurt en recevant du plaisir, car c’est un plaisir de séparation, reçu seulement par une partie séparée du niveau. Ainsi, la mort intervient dans le niveau, à l’inverse du plaisir administré à tout le niveau. Voici que nous avons devant nous, la forme de la partie de la Sitra Akhra supérieure de la tête au pied. Sa tête est le désir de recevoir pour elle seule, et de ne rien donner en dehors d’elle, comme l’exige sa chair souillée, par rapport à tout le niveau animal. Le corps de la Sitra Akhra est la forme d’une certaine exigence qui ne va pas être remboursée. Le remboursement ne fait qu’en augmenter la dette et l’affliction d’autant plus, comme dans l’exemple d’avoir du plaisir à se gratter. Le pied de la Sitra Akhra est la goutte de la potion mortelle, qui vole et le sépare aussi de la dernière étincelle de vie qui lui reste, comme une goutte de potion mortelle qui empoisonne tout le sang du niveau animal. C’est le sens de ce que nos sages ont dit « À la fin, il vient et prend son âme ».

En d’autres termes, ils ont dit que l’ange de la mort arrive avec une épée dégainée, avec une goutte de poison à son extrémité, et l’homme ouvre la bouche, et la goutte s’y introduit, et il meurt. L’épée de l’ange de la mort est l’influence de la Sitra Akhra, appelée Herev, en raison de la séparation qui augmente en fonction de la taille de la réception, et la séparation le détruit. L’homme est obligé d’ouvrir la bouche, puisqu’il doit recevoir l’abondance pour son existence et sa subsistance, jusqu’à ce que la goutte amère, à la pointe de l’épée, lui parvienne, et complète la séparation de la dernière étincelle de son souffle de vie.

20) En raison de ces deux défaillances, le corps de l’homme a été aussi corrompu, car il a été précisément adapté par la création, pour recevoir l’abondance pour son existence du système de Kedousha. Car toute action permise et nécessaire pour vivre, sera protégée de tout excès ou de défaut. Et un acte qui n’est pas permis ni nécessaire pour vivre, sera fait sans mesure, et il contiendra un défaut ou un excès.

Comme il est dit dans le Poème de l’Union: « Dans tout ton travail, n’oublie rien, n’y ajoute rien, et n’en déduit rien ». C’est une loi impérative que les opérations parfaites découlent de l’opérateur parfait. Cependant, quand l’homme passe du système de Kedousha au système de la Sitra Akhra, et en raison de la nuisance supplémentaire dans sa construction, par l’arbre de la connaissance, de nombreuses parties sont déjà en surplus, inutiles, car elles ne reçoivent rien de l’abondance d’existence, donnée par l’autorité de la Sitra Akhra.

Comme nous le trouvons dans l’os Louz (Zohar, Midrash HaNe’elam, Toladot), et aussi dans une certaine partie de chaque organe. Par conséquent, l’homme doit recevoir une subsistance plus que nécessaire pour son corps, puisque l’excédent rejoint toute demande qui s’élève du corps. Ainsi, le corps reçoit pour lui. Toutefois, l’excédent lui-même ne peut pas recevoir sa part. Ainsi, sa part reste dans le corps en tant que surplus et déchet, qu’il doit rejeter plus tard.

En conséquence, les outils d’alimentation et de digestion travaillent en vain. Ils diminuent et sont réduits à l’extinction parce que leur sentence est prédéterminée, comme celle de tout acte déséquilibré, dont la fin est de se désintégrer. Ainsi, vous constaterez que de la perspective de la construction du corps aussi, sa mort dépend de la cause à effet de l’arbre de la connaissance. Et maintenant nous avons été récompensés d’étudier et de connaitre les deux conduites, qui se contredisent en tout point (Point 11), car l’existence et la subsistance des êtres de cette réalité sont déjà passées du système de Kedousha au système de la Sitra Akhra.

 Il en est ainsi en raison de la nuisance du grand désir de recevoir pour soi-même, relié aux êtres de cette réalité, du fait d’avoir mangé de l’arbre de la Connaissance, qui a engendré séparation, opposition et haine entre le système de Kedousha et la structure des corps des êtres de la réalité de ce monde.

Quand la Kedousha ne peut plus les soutenir ni les nourrir avec une table plus garnie, et afin que la réalité ne soit pas détruite, et pour les inviter à un acte de correction, elle les transmet donc à l’abondance collective de l’existence de la réalité, qui sont ses 288 étincelles, au système de la Sitra Akhra, afin qu’elles subviennent aux besoins de toutes les créatures du monde, durant la période des corrections.

Et donc, les ordres d’existence sont très désorientés, car le mal sort des méchants, et si on diminue l’abondance aux êtres humains, cela entrainerait certainement la ruine et des souffrances. Et si l’abondance est accrue, cela entrainerait une force excessive de séparation chez les receveurs, comme nos sages ont dit: « Celui qui a une centaine, en veut deux cent; celui qui a deux cent en veut quatre cent ».

C’est comme le plaisir de séparation, dans le sens de la chair séparée et défectueuse, où le plaisir accru augmente la séparation et l’affliction. Ainsi, l’amour de soi augmente considérablement chez les receveurs et ils se dévorent vivant.

En outre, la vie du corps raccourcit, car l’accumulation de réception rapproche la goutte amère de sa fin et où qu’ils se tournent, ils sont condamnés. Maintenant vous pouvez comprendre ce qui est écrit dans le Tosfot (Ktoubot p104) « Avant de prier pour que la Torah entre dans son corps, l’homme doit prier pour qu’aucun met n’y entre ». C’est parce que la forme de la réception pour soi, qui est à l’opposé de Kedousha, augmente et se multiplie selon la taille du plaisir que son corps acquiert. Ainsi, comment peut-il obtenir la lumière de la Torah dans son corps, alors qu’il est séparé et en opposition complète de forme de la Kedousha, et une grande haine est entre eux, comme tous les contraires qui se haïssent et ne peuvent se trouver sous le même toit.

C’est pourquoi, il doit tout d’abord prier pour qu’aucun délice ou plaisir n’entre dans son corps. Et comme les actions dans la Torah et les Mitsvot s’accumulent, il se purifie petit à petit, et inverse la forme de réception en don. Il s’avère qu’il égalise sa forme avec le système de Kedousha, et l’équivalence et l’amour entre eux sont restitués, comme avant le péché de l’arbre de la connaissance. Ainsi, il est récompensé de la lumière de la Torah, puisqu’il est en la présence du Créateur.

21) Maintenant, nous avons bien compris pourquoi la réponse des anges, concernant la création de l’homme, que nous avons appris dans le Midrach (point 11), n’est pas présentée. C’est parce que même les anges de la miséricorde et la justice n’étaient pas d’accord avec l’homme actuel, car il était complètement sorti de leur influence, et était devenu dépendant de la Sitra Akhra. Le Midrach se termine « Il prit la vérité et la jeta à terre. Ils dirent tous immédiatement « que la vérité jaillissent de la terre ». Cela signifie que même les anges de la miséricorde et de la justice ont regretté leur consentement, car ils n’avaient jamais accepté que la vérité soit déshonorée. Cet incident est survenu au moment de manger de l’arbre de la connaissance, quand la vérité était absente de la direction de l’existence de la réalité.

Il en est ainsi parce que la force de clarification, implantée dans l’homme par la création, s’était affaiblie et avait échoué, car elle agissait d’après la sensation d’amer et de doux (point 17). L’abondance de l’existence, qui sont les 288 différentes Behinot, étaient déjà claires comme de l’eau de roche, connectées au système de Kedousha. Et « le palais goûte sa nourriture », pour attirer et consommer tout ce qui lui est agréable et doux, et rejeter tout ce qui est amer et lui nuit, pour que personne n’échoue. Cependant, après avoir goûté la première fois à l’arbre de la connaissance, par qui la forme Gadlout de réception pour soi adhéra à eux, leur corps et la Kedousha devinrent deux opposés. Et c’est alors que l’abondance de l’existence, qui sont les 288 Behinot, tombèrent entre les mains de la Sitra Akhra. Il s’avère que les 288 étincelles qui avaient déjà été clarifiées, ont été désorientées par la Sitra Akhra. Ainsi, une nouvelle forme est née dans la réalité, une forme dont le début est doux et la fin amère. En fait, la forme des 288 a été modifiée par la Sitra Akhra, de sorte que leur lumière de plaisir apporte la séparation et une goutte amère. C’est la forme du mensonge, le père des ancêtres de toutes les destructions et de toute la confusion.

Il est écrit: « Il prit la vérité et la jeta à terre ». Ainsi, l’acte du serpent, a ajouté une nouvelle clarification en l’homme, la force mentale active, qui agit d’après la clarification de la vérité et du mensonge, et il doit l’utiliser pendant toute la période de correction, car sans elle tout est en vain (point 17). Venez et regardez toute la confusion causée par la chute des 288 étincelles entre les mains de la Sitra Akhra. Avant d’avoir goûté à l’arbre de la connaissance, la femme ne pouvait même pas toucher une chose interdite (point 17).

Par la proximité même de l’arbre de la connaissance, elle a goûté l’amertume qui a le goût de la mort. Elle a donc compris et a ajouté l’interdiction de toucher. Et après avoir gouté pour la première fois, lorsque la Sitra Akhra et le mensonge contrôlaient déjà l’existence de la réalité, l’interdiction est devenue si douce au début, qu’ils ne pouvaient plus s’en défaire. C’est pourquoi il dit: « J’ai mangé et je mangerai encore ».

Maintenant vous comprenez pourquoi la récompense dans la Torah est destinée uniquement aux corps mûrs. C’est parce que tout le but de la Torah est de corriger le péché de l’arbre de la connaissance, qui a désorienté la conduite de l’existence de la réalité. C’est pour cette correction que la Torah a été donnée, pour élever à nouveau les 288 étincelles à la Kedousha. Car alors, la conduite de l’existence retournera à la Kedousha et la confusion cessera des modes d’existence de la réalité. Alors, les hommes seront portés d’eux-mêmes à leur perfection désirée, uniquement par la clarification de l’amer et du doux, qui était le premier acteur, avant le péché de l’arbre de la connaissance.

Les prophètes aussi ne parlent que de cette correction, car il est dit « Tous les prophètes n’ont prophétisé que pour les jours du messie ». Telle est la signification du retour des modes d’existence du monde à la Providence clarifiée, comme elle l’était avant le péché. « Mais pour le monde à venir » suggère la fin du sujet, qui est l’équivalence de forme avec le Créateur, « aucun autre œil n’a vu Dieu à part toi ». Il est aussi écrit qu’aux jours du messie, si l’Egypte ne s’élève pas, ils n’auront pas de pluie, à savoir, la clarification du bien et du mal.

22) Maintenant, nous comprenons les paroles de nos sages, que le Créateur n’a pas trouvé un récipient qui détienne une bénédiction pour Israël, sauf la paix. Nous avons demandé « Pourquoi cette déclaration a été choisie à fin de la Michna? » Selon ce qui précède, nous comprenons qu’à cause du péché de l’arbre de la connaissance, l’âme éternelle de la vie, que le Créateur n’avait insufflé que pour les besoins d’Adam ha Rishon, s’est dissipée et a acquis une nouvelle forme, appelée « la sueur de la vie », c’est-à-dire que l’ensemble s’est divisé en un grand nombre de détails, de petites gouttes, divisés entre Adam ha Rishon et tous ses descendants, jusqu’à la fin des temps. Il s’avère qu’il n’y a aucun changement dans les actes du Créateur, mais plutôt une forme supplémentaire. Cette lumière de vie collective, qui a été insérée dans le nez d’Adam ha Rishon, s’est diffusée en une longue chaîne, évoluant sur la roue de la transformation de la forme dans de nombreux corps, les uns après les autres, jusqu’à la fin de la correction indispensable. Et il s’avère que le jour même où il a mangé de l’arbre de la connaissance, il est mort, et la vie éternelle l’a quitté.

A la place, il a été lié au maillon de l’organe de la procréation (qui est le sens de l’accouplement, appelé « Paix »). Il s’avère que l’homme ne vit pas pour lui-même, mais pour toute la chaine. Ainsi, chacune des parties de la chaîne ne reçoit pas la lumière de vie en elle-même, mais ne fait que donner la lumière de vie à toute la chaîne. C’est ce qu’on observe les jours de sa vie: à vingt ans, il peut se marier, et il peut attendre dix ans pour avoir des fils, donc à trente ans il sera certainement père. Alors il s’assied et attend son fils jusqu’à ce qu’il ait quarante ans, l’âge de Bina [compréhension], et donc il peut lui transmettre sa fortune et les connaissances qu’il a acquis par lui-même, et tout ce qu’il a appris et hérité de ses ancêtres, et alors il aura confiance en son fils, qui ne le perdra pas pour une mauvaise chose. Et puis il meurt, et le fils continue la chaîne à la place de son père.

Il a été expliqué (point 15) que l’incident du péché de l’arbre de la connaissance devait arriver à Adam ha Rishon, comme il est écrit « redoutable pour les enfants des hommes ». Il devait ajouter à sa structure un Kli externe pour recevoir la lumière environnante, et pour que les deux opposés se retrouvent dans un même sujet, en deux fois consécutives. Pendant la période de Katnout, il serait dépendant de la Sitra Akhra, et par les plaisirs de séparation qu’il en reçoit, son récipient de réception de l’espace vacant atteindra la mesure souhaitée. Et quand il atteint Gadlout et s’engage dans la Torah et les Mitsvot, il aura la capacité de transformer les grands récipients de réception en vue de donner sans réserve, qui est l’objectif principal, et est appelé « La lumière de la vérité », et « le sceau » (point 14).

Cependant nous savons qu’il doit se séparer de toute forme de réception qu’il a reçue de la table de la Sitra Akhra, avant de se relier à la Kedousha, comme le commandement de l’amour nous est arrivé, « de toute ton âme et de toutes tes forces ». De ce fait, en quoi ont aidé les sages en faisant cette correction s’il perd à nouveau ce qu’il avait acquis de la Sitra Akhra ? C’est pourquoi Sa Providence a pourvu à l’accroissement des corps de génération en génération, comme nos sages l’ont dit : « Il vit que les justes étaient peu nombreux, et Il se mit debout et en planta à chaque génération », c’est-à-dire que le Créateur vit qu’à la fin les justes rejetteront tout à fait la réception pour eux-mêmes, et leur lumière environnante diminuera, car le Kli extérieur qui peut la recevoir s’éloignera d’eux, et c’est pourquoi, Il les planta dans chaque génération, car il n’y a aucune génération qui ne comporte pas un grand nombre des créatures, qui n’ont été créées que pour les justes, pour porter elles-mêmes, pour eux, leur Kélim de l’espace vacant.

Ainsi le Kli extérieur, agirait obligatoirement chez les justes, contre leur gré. Il en est ainsi car tous les gens du monde sont reliés les uns aux autres. Ils s’impressionnent les uns les autres, par leurs inclinaisons physiques et leurs opinions. Et donc ils apporteront forcément leurs tendances de réception pour eux-mêmes aux justes, qui, de cette façon, pourront recevoir la lumière environnante désirée. En fait, d’après cela, les justes et les méchants auraient dû être en nombre égal à chaque génération. Et ce n’est pas le cas, car pour chaque juste, on trouve des millions de personnes ineptes.

Et il faut connaitre les deux genres de gouvernance dans la création : a. la force qualitative, b. la force quantitative. La force de tous ceux qui se trouvent aux pieds de la Sitra Akhra, est insuffisante, vexante, méprisable et indigne, et sans aucun but, et ils sont refoulés comme de la paille dans le vent, comment pourraient-ils accomplir quoi que ce soit pour les sages de cœur, dont le chemin est clarifié avec désir et intention, et qu’une colonne de lumière supérieure éclaire devant eux jour et nuit, de manière à pouvoir amener leurs petites tendances dans leurs cœurs ?

Et c’est pourquoi le Créateur a pourvu la création de la force quantitative, qui n’a besoin d’aucune qualité. Et je vais expliquer cela de la manière où l’on trouve la force qualitative dans la puissance, comme chez les lions et les tigres, dont la force de puissance est d’une telle qualité, qu’aucun homme ne se battrait avec eux. Et à l’opposé, nous trouvons la force et la puissance sans aucune qualité, mais en quantité seulement, comme chez les mouches, avec lesquelles aucun homme ne se battrait, vu leur énorme quantité, et ces volatiles volent librement dans sa maison et sur sa table dressée, et c’est l’homme qui se sent faible face à elles. Mais avec les grosses mouches, les insectes et autres invités non désirés, bien que leur force soit de meilleure qualité que celle des mouches vulgaires, l’homme n’aura de repos qu’après les avoir toutes éliminées de son domaine.

Et cela car la nature ne les a pas dotés de la force de reproduction comme les mouches. Et par cela vous comprendrez qu’il doit forcément y avoir une très grande multitude pour chacun juste, pour qu’elle puisse implanter en lui leurs tendances grossières par la force de leurs nombres, puisqu’elle n’a aucune qualité de valeur.

Et il est écrit : « Le Seigneur donnera la force à Son peuple ». Cela signifie que la lumière de la vie éternelle, atteinte pour toute la chaîne de la création, est appelée « force ». Et les écrits nous promettent que le Créateur nous accordera avec certitude cette force. Cependant nous devons demander : comment ? Car chacun en soi n’est pas complet. Comme nos sages l’ont écrit : « Il aurait été préférable pour l’homme de ne pas avoir été créé, que de l’avoir été ». Et donc comment pouvons-nous être sûrs de Son éternité ? Et le verset final: « Le Seigneur bénira son peuple de la paix ».

A savoir, la bénédiction des fils. Comme les sages le disent dans Massekhet Shabbat : « celui qui fait la paix dans la maison est absent ». Il en est ainsi parce que grâce aux fils cette chaine est liée, connectée jusqu’à la fin de la correction. Et alors toutes les parties seront éternelles. Et d’après cela les sages ont dit « Le Créateur n’a pas trouvé de récipient qui contienne une bénédiction pour Israël, sauf la paix ». Comme Sa bénédiction est éternelle, ainsi ceux qui la reçoivent seront éternels. Et ainsi, les pères s’accrochent à leurs fils, et forment entre eux une chaîne éternelle, capable de tenir la bénédiction de l’éternité. Et donc, c’est la paix qui tient et conduit l’intégrité de la bénédiction. Et c’est ainsi que la Michna se termine par ce verset, car la paix est le récipient qui tient pour nous la bénédiction de la Torah et de toutes les Mitsvot, jusqu’à la rédemption complète et l’éternité, rapidement de nos jours, Amen. Et tout prendra sa place en paix.

 

 

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