Le 7 novembre 1946, Manchester

Bonjour et amitiés.

À mon ami,

En réponse à ta lettre du 27 octobre, concernant ta première question sur le fait qu'il faut être  vigilent et réveiller l’amour dans les cœurs des amis, que tu trouves inconvenant, je vois cela en fait comme t'étant nécessaire. Tu sais ce que le Baal HaSoulam disait, qu’entre l’homme et son ami, l’individu apprend comment se comporter entre l’homme et Dieu.

Il en est ainsi parce que la lumière supérieure est au repos complet, et il faut toujours évoquer l’amour, "Jusqu’à ce que l’amour de notre mariage explose". En d’autres mots, il t’est montré d’en haut que sur ce chemin tu dois toujours éveiller l’amour de Son nom, puisque chacun attend ton éveil, c’est-à-dire comme tu vois cela dans l’amour des amis tu mérites de les voir, c’est-à-dire comme il t’est montré d’en haut que tu es celui qui évoque (même si la vérité n’est pas nécessairement ainsi; si tu demandes aux amis, je ne suis pas sûr qu’ils seront d’accord avec ta vision que c’est uniquement toi qui les désire et pas l’inverse).

C’est le sens de "Un juge n’a que ce que ses yeux voient", c’est-à-dire, aussi loin que le jugement aille, tu dois juger seulement selon ce que tu vois. C’est pourquoi cela que d’en haut on te montre que tu dois éveiller à chaque fois l’amour du Créateur, que tu dois toujours être vigilent , toute la journée et toute la nuit, peu importe que tu ressentes un état de jour ou un état de nuit.

Nous disons au Créateur "Le jour est Tien, la nuit est Tienne aussi". Ainsi, la nuit aussi, l’obscurité de la nuit, vient aussi du Créateur dans l'intérêt de l’homme, comme il est écrit "De jour en jour prononce des discours, de nuit en nuit exprime la connaissance" (Voir le commentaire du Soulam, 1ere partie, point 103).

Il s'avère tu dois réveiller le cœur des amis jusqu’à ce que la flamme s’élève par elle-même, comme nos sages ont dit  "Quand tu élèveras les bougies". Par cela, tu seras récompensé d'éveiller l’amour du Créateur sur nous.

Et concernant ta deuxième question à propos de toi devant toujours éveiller le cœur des élèves, qui quant à eux, après qu’ils aient été récompensés de voir l’importance de l’étude, etc., ne respectent toujours pas les leçons, cela aussi, est à ton mérite.

En d’autres mots, tu devais te juger: Si le Créateur t’a permis d'être proche de Lui déjà plusieurs fois, c'est-à-dire parfois tu as senti que tu n’avais plus d’autres préoccupations sauf de rester adhérer à Lui pour toujours, car tu es indigne de servir le Roi même par le plus simple travail car pourquoi serais-tu plus privilégié que tes contemporains　?

Et pourtant, tu attends que le Créateur t’éveilles pour le travail, c’est-à-dire d’avoir un éveil d’en haut, pour qu’ensuite tu commences à étudier les leçons.

En fait, juste comme tu dois éveiller les étudiants, tu dis que le Créateur devrait t’éveiller, c’est-à-dire que si le Créateur te donne une raison et un bon goût dans le travail, tu seras d’accord de travailler. Mais avant cela, tu ne le peux pas. Ensuite, on te montré d’en haut combien tu considères les étudiants comme bas et inférieurs.

Et en ce qui concerne la troisième question de renforcer le groupe, il en est ainsi parce que c’est ainsi que les gens se comportent quand ils ont peur que le bébé parte de la maison seul la nuit. Ils lui disent "Il y a un ours dehors et des bêtes sauvages", car le bébé ne peut comprendre autrement. En d’autres mots, s’il connaissait la vérité, qu’il n’y a pas de lion ni d’ours dehors, mais que c’est pour son bien qu'il devrait aller dormir, l'essentiel étant qu'il reste à la maison, le bébé ne serait pas capable d’accepter la vérité.

Par conséquent, tu devrais savoir mon frère que pour accepter le chemin de la vérité et les paroles de vérité du Baal HaSoulam, il n’y a pas beaucoup de personnes qui peuvent entendre ses paroles de vérité, car tu ne vois que beaucoup d’enfants. Et que puis-je te dire alors que tu es à la maternelle, et qu'ils t'impressionnent m’écrivant qu’ils sont joyeux et gais? En effet, telle est la conduite bébés ils sont joyeux et gais. Mais nous savons qu’un bébé n’est pas pris au sérieux quand il pleure ou quand il est heureux car son excitation et ses sentiments sont relatives à des choses sans importance.

Et quand tu vois que le bébé pleure durant le service, tu es impressionné et quand il est content et qu’il danse tu es impressionné, et tu écris que tu envies les enfants parce qu’ils sont joyeux et qu’ils dansent. Et que veux-tu? Rester un bébé ? Tu devrais savoir, mon frère, que les jours de ton enfance sont révolus, parce qu’avant d'entrer dans la classe du Baal HaSoulam, tu dansais comme eux.

Et que le Créateur nous assiste dans le matériel et le spirituel.

Ton ami, Baruch Shalom HaLévi Ashlag

Fils du Baal HaSoulam